Quand on voit son signe revenir à l’honneur, il faut le fêter, d’autant plus si c’est une année entière, une fois sur douze 😉
2012 Year of the Dragon New Year gift, by Guan Pucha
Ces dernières semaines ayant été riches en truc sympas, j’avais envie de faire un petit point :
Après quelques soucis de réparation de machines et de déménagement/rangement, le Gsi-Lab repart de plus belle !
Entre les maquettes ou les projets perso des élèves et la foule de choses à traiter en même temps, les semaines et les journées passent trop vites…
De plus en plus de trucs super chouette sont régulièrement publiés sur Thingiverse (qui s’est habillé d’une nouvelle mise en page), oubliez les consommateurs, tout le monde est créateur et inventif.
Tandis qu’à trainer sur l’irc #reprap on découvre d’autres projets incroyables, souvent un peu plus complexe mais toujours libres/open-sources. Et le plus cool c’est de pouvoir en discuter directement avec les développeurs.
Bref, il y a beaucoup de choses et ça bouge vite !
Tandis qu’en parallèle, le Nancy Bidouille progresse doucement mais sûrement, (on va d’ailleurs également se monter une reprap par tous/pour tous).
J’en profite pour annoncer la suite, après #InnovAfrica me voilà bientôt reparti en Afrique ! Au Mali tout d’abord (où l’ANPE du Mali souhaite faire un premier bootcamp, similaire à celui du Burkina, qui servira a diffuser les machines/fablab dans le pays pour équiper les anpe et soutenir la création d’activités pouvant utiliser la fabrication numérique), puis dans la foulée au Bénin, au service du Centre Pompidou cette fois, afin que les objets réalisés par des artistes dans le fablab qu’on va monter au Centre Songhaï soient exposés en mai-aout pour une expo nommée Multiversité Créative.
Heureusement j’arrive encore a trouver le temps d’avancer d’autres projets qui me tiennent à cœur, comme l’imprimante 3D pliante dont l’avancement me rend particulièrement joyeux, et dont j’aimerais bien faire un petit Kickstarter, juste pour vivre l’expérience d’une campagne de crowdsourcing 🙂
Jusqu’ici tout va bien alors restons optimistes, la chance ça se cultive comme disait l’autre ^^
— Je suis pas trop porté sur l’astrologie, mais je me rappel d’un ancien livre qui détaillait le signe du dragon et ses variation (eau, terre, bois, feu, métal, et je serais du type terre d’après les dates, mais je préfère me voir au croisement de tous), une fois lu avec un peu de recul on se retrouve dans certaines description avec pas mal de précision… finalement c’est pas loin des profils psychologique, avec quelques millénaires d’avance. En tout cas, si les dragons sont des étoiles filante, j’espère quand même faire suffisamment long feu pour voir toutes les conséquences des changements qu’on est en train de vivre.
Début décembre j’étais au Forum Innovafrica à Ouagadougou, pour animer un atelier de construction de machines !
Beaucoup de choses ont déjà été publiées sur cet événement et je vous invite donc à vous balader dans notre exhaustif Pearltree pour aller voir tout ça, notamment cet article de Tété Enyon et les émissions de RFI que vous pouvez commencer à écouter (ici, là, là, et là) tout en lisant la suite 🙂
Néon-Poussière-Jakarta
Retour de 2 semaines intensive sur les FabLabs au pays des hommes intègres:
« My country is the world » je me sens partout chez moi, mais il y a toujours quelques surprises; l’avion étant arrivé le soir ma première impression de la ville fut marquée par l’éclairage publique, en fait principalement assuré par les néons blancs des nombreux commerces bordants les rues, suivit de l’omniprésente poussière rouge portée par le Sirocco, et les fameuses « Jakarta » ces petites motos avec une assise de scooter, bien pratiques pour se déplacer et peut-être le moyen de transport le plus utilisé par ici .
Pour le comment-je-me-suis-retrouvé-là (après les précédentes aventures à Nantes/Barcelone/…) : InnovAfrica, c’est la fête de l’innovation Africaine, axée nouvelles techno, innovation sociale et développement. Pour cette 3ème édition on m’a proposé de venir animer un bootcamp (la semaine précédent le forum) pour construire des fraiseuses numériques, dans l’idée de montrer le résultat durant le forum et surtout lancer la dynamique des FabLabs au Burkina.
Bref, pas eu a hésiter longtemps, toujours partant pour ce genre de trucs 😉
Grâce a Gerry, le serveur ramené par Simon, on a pu profiter d’une connexion Internet via clé-3G (qui était même étonnamment puissante) pendant tout le séjour. Du coup j’ai pu uploader régulièrement des photos de notre avancement et de ce qu’il se passait sur Flickr (269 photos, 9 vidéos).
CFPR
Tout se passait dans l’enceinte du CFPR (Centre de Formation Pastorale Religieuse), où étaient à la fois les logements et les salles réservées pour travailler. Ce qui permettait de ne pas perdre de temps en transport et finalement être plus serein, l’inconvénient : dur de s’arrêter le soir ^^’
Une partie de ce qui est consommé est produit sur place; parfois le matin on tombe sur les brebis, qui vont vous suivre un petit moment
C’était un chouette cadre, en ville mais au calme, ça faisait presque colonie de vacances, bien qu’un peu spartiate (mais ça va j’ai vu pire).
Bootcamp
Cela fait déjà un moment que le Réseau des Correspondants, InnovAfrica, la Fing, etc. voulaient lancer la dynamique FabLab en Afrique francophone (la partie anglophone étant déjà bien équipée, le MIT y ayant ouvert les premier FabLabs). Et même si le coût des machines équipant un FabLab diminue chaque année, les faire soi-même reste le plus économique. Le but était donc de construire une des machines de base d’un FabLab : une fraiseuse numérique ou CNC (même si ça veut juste dire computer numerical control, comme c’était les premières machines pilotées par ordi le terme leur est resté associé).
Le choix de construire une CNC plutôt qu’une RepRap par ex. était pertinent dans l’idée de pouvoir utiliser de la matière première déjà disponible, et éviter de devoir importer les bobines de plastiques consommée par les imprimantes 3D. Mais ce sont des machines qui les ont également beaucoup intéressés, et une fois les projets de type RecycleBot plus au point ça pourrait être carrément faisable pour en plus recycler une partie des déchets plastiques.
D’ailleurs j’ai appris que suite à une crise dans les années 90, le Burkina a du fortement se tourner vers une économie locale (par ex. si vous voulez une bière prenez une Brakina). Cela et beaucoup d’autres découvertes (+printemps arabe et événements récents) mon rappelé que malheureusement l’histoire de l’Afrique n’était pas vraiment enseignée à l’école, et c’est bien dommage…
Choix intéressant, même si jusque là je n’avais jamais construit de CNC et encore moins pu en utiliser… Mais ça c’est pas grave, on a tous appris en faisant ^^ comme les participants ont pu le démontrer le plus important c’est la motivation (une machine en 3 jours, la 2ème en 1jour!).
la première machine une fois montée, reste à cabler l’électronique
un de nos premiers test d’usinage, la carte du burkina
La première soirée du forum était consacrée au CdP-Afrique, où c’était l’occasion pour des porteurs de projets (comme le Cardiopad, Calculateur28, etc.) préalablement sélectionnés de mieux se faire connaître. Il y avait d’ailleurs quelques ministres et d’autres gens importants dans la salle, j’avais encore rarement vu une ambiance aussi officielle (avec les formules d’usages pour se présenter et saluer les personnes présentes) sinon les présentations de projet duraient 6 minutes.
Vu qu’il avait été proposé de montrer le résultat du bootcamp et le projet des FabLabs de Ouaga, on a rapidement conçu une petite présentation, ensuite entièrement assurée par Evariste Millogo et Gildas Guiella.
« voyez l’impact, le potentiel, d’une seule machine, imaginer maintenant celui d’un FabLab complet… »
Comme pour le Cardiopad, plusieurs salves d’applaudissement ont ponctuées les moments forts de la présentation et à la fin s’est même achevée sur un tonnerre d’enthousiasme ! (une partie de la salle était peut-être même debout à moins que je ne l’ai rêvé)
C’est là je crois ma plus belle récompense, de voir qu’ils se sont largement approprié le sujet, ses enjeux, et se débrouillent parfaitement pour le communiquer à leur tour, et prendre le relais pour porter les Ouaga-FabLabs. « L’animation c’est travailler à se rendre inutile » disait si justement Sylvain; après coups ça me rappel un précédent post (world of design), ou quand une prof nous expliquait en cours de Management qu’il fallait casser les dépendances.
Il était une fois… les FabLabs au Burkina ^^
En tout cas, comme le disait Jean-Michel Cornu dans son discours d’introduction du Carrefour, c’est un moment historique à plus d’un titre, dans ce contexte de crise il faut en effet savoir que le sud est plutôt en bonne voie (voir aussi l’article de The Economist « The hopeful continent: Africa rising« ), et comme les projets présentés ce soir le confirment, l’Afrique suis rapidement le chemin de la révolution numérique (en espérant juste que le développement de l »infrastructure suivra). Il va falloir être attentifs des leçons que le sud pourrait nous enseigner.
« Des pays neufs seront + ouverts à l’innovation que les pays où les choses sont structurées » dixit Tété
Pour en revenir aux FabLabs, je dirais qu’en Afrique ça promet de bien prendre car derrière il y a un gros potentiel de création d’activités/emplois et d’une sorte d’industrialisation douce/locale dont les gens saisissent vite l’intérêt. Par exemple des représentant de l’ANPE d’autres pays étaient présent et sont intéressés pour faire des bootcamps similaires et essaimer le concept (ça parait même facile de monter des trucs ici en comparaison ^^’). Dans les années à venir ils pourraient passer directement d’une situation avec peu d’industrie à un système peer-to-peer que l’on aimerait nous aussi pouvoir mettre en place.
Il sera donc intéressant de suivre l’adaptation du concept de FabLab, en terme de budget, démarches, politiques à convaincre ou même simplement à cause des conditions d’utilisations des machines (poussière).
Bilan :
La cérémonie de clôture du forum était en fait la célébration du commencement de 18 actions concrètes à venir (voir le .pdf).
Dont deux futurs FabLabs, qui on été chaleureusement accueillis par la communauté et le MIT (cf) !
Quantité de choses apprises/partagées, plein de chouettes souvenirs de la famille #InnovAfrica et l’envie de remettre ça au plus tôt pour retrouver tout le monde 🙂
Il faut les connaîtres pour savoir mais le monde est plein de gens formidables qui œuvrent à l’améliorer, et ça ça me fait d’autant plus garder espoir.
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Bonus:
La recette pour préparer le bissap, que j’me suis fait d’après celles trouvées sur le net et divers conseils, qui ressemble pas trop mal à celui qu’on a pu boire : 15gr de feuilles d’hibiscus séchées pour 1 litre d’eau; plongées pendant 10min dans l’eau bouillante avec un petit peu de menthe et 80gr de sucre; enlever la casserole du feu; ajouter une pincée de bicarbonate (goûter et recommencer si besoin); retirer les feuilles; mettre en bouteille et laisser refroidir (5h on lit parfois), servir bien frais 😉
— A propos du sentiment d’être « partout chez soi »; c’est curieux mais même gamin j’avais déjà l’impression, à partir du moment ou je reste plus de 5min dans un endroit, à le considérer comme ci c’était une île déserte sur laquelle j’allais rester pour toujours (par exemple dans une salle d’attente on pourrait rapidement repérer les endroits les plus intéressants ou réfléchir à comment aménager ça, l’adapter, construire une cabane, comment on s’organise,…). Si avant je trimbalais simplement mon imagination, aujourd’hui le fait d’être facilement connecté au reste du monde y participe beaucoup (un ordi portable, une connexion internet, et peu importe où on est). Ce coté nomade sans point d’attache est à la fois agréable (grisante liberté) et parfois déstabilisant, c’est embrasser le monde entier et potentiellement pouvoir aller n’importe où à l’improviste, mais aussi ne pas avoir de forts points de repères. C’est pour ça que j’aime bien cette citation (et tout le personnage) de Thomas Paine : « My country is the world… And my religion is to do good »
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Et meilleurs vœux pour cette année qui s’annonce formidable ^^
Ces dernières jours j’ai souvent été amené à transporter les RepRaps…
Tout d’abord pour monter un FabLab mobile (on avait aussi une découpe laser) le temps des « 48h pour innover » qui avaient lieues à La Bresse :
C’était l’occasion de présenter le concept de la RepRap et des FabLabs aux nombreux enseignants/professionnels qui étaient là, et surtout pour les étudiants de profiter de la présence des machines afin de matérialiser rapidement certaines idées avant de les présenter.
Puis au NYBI.CC pour montrer à des étudiants de Strasbourg venu nous interviewer/rendre visite lors de l’Open-Mercredi #9 :
« Stand back, I’m going to try SCIENCE ! »
Et enfin l’autre soir pour faire une petite démo à l’IUT de Nancy Brabois pendant une soirée porte-ouverte :
Et si je pouvais je l’emmènerais bien pour InnovAfrica (peut-être avec une flight-case spéciale…)
Bref, même si la Huxley est déjà assez pratique à transporter, j’ai commencé à me repencher sérieusement sur l’idée d’une RepRap pliante : FoldaRap.
— Tient je me rends compte que ça fait un mois depuis le dernier post, pourtant je pense publier plus de choses qu’avant, c’est juste qu’au lieu d’être centralisé ici le contenu produit est réparti entre le wiki-reprap, celui de Nancy Bidouille ou de l’école, leur pages facebook (ici et là) ou encore Thingiverse, ajouter à ça les nombreux projets et impératifs qui s’ajoutent à court terme (hop de nouveau auto-entrepreneur)… pas le temps de s’ennuyer, il y a toujours plein (trop?) de choses à faire dans cette passionnante révolution qui grandie ^^