Décroissance, température et guillotine

Une idée de logo venue dans la nuit. Un mélange de thermomètre et de fourche (« pitchforks are coming »). Dans la lignée de l’escargot au poing (International Degrowth Movement), du sablier d’Extinction Rebellion, ou de la maison de Dernière Rénovation.

L’inspiration vient des diverses actualités où le mépris de classe se mélange au déni de la catastrophe climatique. Peut-être que comme dans cette nouvelle (« La Cop 53 »), ou, plus vintage, La Java de la bombe atomique ; la fin d’un monde approchant, quelques personnes appliqueront littéralement le slogan « sauve la planète : mange un riche » (certains ploutocrates en sont bien conscients et appellent eux-même à une meilleure répartition de la richesse pour éviter ce genre de problème).

Edit du 04/06/2023 : le numéro 57 d’avril-mai de Socialter a pour sujet « Manger les riches ? » Et fait une bonne synthèse des enjeux des inégalités. Entre autre : taxer n’est pas suffisant, il faut revoir la structure qui produit l’accumulation des uns au détriment des autres ; les inégalités pourraient faire partie des causes d’effondrement des civilisations.

Edit du 02/10/2023 : une Initiative Citoyenne Européenne est en bonne voie pour tenter une pétition visant à aller vers une taxation à 1% des plus riches.

Less is more

Si les OpenBadges sont ma nouvelle passion après les FabLab, j’ai la chance de pouvoir combiner les deux en rejoignant Le Dôme comme FabManager ! Ce qui rallonge encore la liste de mon parcours quand je suis inévitablement amené à me présenter… Après la Provence puis la Lorraine et la Loire-Atlantique/Vendée, me voilà à présent en Normandie pour un nouveau chapitre ^^

Cet énième déménagement fut l’occasion de faire une fois de plus un peu de tri dans mes affaires, avec le principe du « si tu ne l’as pas utilisé pendant un an tu peut sans doute t’en passer ». Mais même sans en avoir des tonnes, après avoir manipulé chaque objet pour le transporter, une fois dans le camion (un petit 12m³) puis une fois en dehors, on ressent physiquement le coté pesant de ses possessions et le désir de simplifier tout ça (surtout au 4ème sans ascenseur).

On peut y voir une quête d’efficience, afin d’être le moins sujet possible à l’entropie.
En tout cas maintenant je me sens plus léger, y compris mentalement parlant, je n’aurais sans doute besoin plus que d’un 6-7m³ (et encore, mon vélo représentant un tier de ça). Poursuivant ce minimalisme, je pense me rapprocher progressivement de l’amusant défi de se limiter à 100 choses.

Bref, comme ils disent, « la simplicité est l’ultime forme de perfection » et « la perfection c’est quand il n’y a plus rien à enlever ». Et même là on ne saurait l’exprimer plus concisément que la célèbre formule de Mies van der Rohe qui me sert ici de titre 😉

Amélioration des procédés de fabrication additive

Point → Ligne → Surface

Cet été, l’institut Gartner a actualisé sa courbe du cycle des tendances dans le secteur de l’impression 3D. Parmi les procédés de fabrication additive, l’extrusion de matière (principalement des thermoplastiques) est encore le procédé le plus utilisé aujourd’hui, ce que confirme le rapport annuel de Sculpteo (page 8/32). Néanmoins, dans les procédés à base de poudre ou de résine, nous voyons se développer différents principes qui augmentent considérablement le rendement, au point d’avoir le potentiel de remplacer les procédés traditionnels (injection, usinage).

Par comparaison, imaginez que nous utilisons des tables traçantes, mais que des copieurs laser sont à présent disponibles.

Poudres

Traditionnellement l’énergie est apportée par un laser ou un puissant faisceau d’électrons, qui vient dessiner les contours de chaque formes, et ce à chaque couche de poudre.


Le « nouveau » principe est de déposer un agent dans la poudre pour permettre la réception de l’énergie/chaleur dans un second temps.

L’apport d’énergie permettant la fusion se fait d’un seul balayage de la surface complète : le gain de temps est d’autant plus important que la surface à parcourir est grande. Une machine peut ainsi produire jusqu’à 100 000 pièces individuelles par jour (cas le plus favorable d’une multitude de petites pièces cotes à cotes).

Je compte au moins quatre constructeurs/procédés qui appliquent ce principe :

  • Voxeljet utilise le High-Speed-Sintering développé par Neil Hopkinson.
  • Chez Hewlett-Packard on parle de Multi-Jet-Fusion. Notez également qu’avec leur politique d’ouverture sur les consommables, une plus grande variété de poudres devrait émerger.
  • Tandis que Stratasys avance un procédé similaire a celui du toner des photocopieurs. Où le trio coût/qualité/délai est encore une fois décrit comme compétitif avec l’injection plastique.
  • Y compris dans les poudres métalliques, avec la gamme « production » de Desktop Metal.

Résines liquides

Dans les résines, l’arrivée de machines utilisant un projecteur plutôt qu’un laser apporte un avantage du même ordre : on traite une surface complète plutôt que de tracer des contours. Restait un point d’amélioration : la couche solidifiée doit être décollée mécaniquement du fond du bac par un mouvement entre chaque exposition. Les constructeurs ayant résolu cela, la fabrication gagne encore en vitesse.

Que ce soit chez Carbon, ou Prodways (et les nombreux autres à leur suite), il est toujours impressionnant de voir émerger des volumes aussi rapidement. Pour une idée du potentiel de production que ça représente : Adidas l’utilise pour sa gamme Futurcraft4D où chaque semelle est ainsi fabriquée sur-mesure en 20 minutes.

[edit 11-dec-2017]
Point, ligne, surface… et volume, pour cette expérience de solidification d’un cube de 5-6mm de coté.

Conséquences :

Bien que peu répandus, ces nouveaux procédés sont d’ores et déjà accessibles via des services comme Sculpteo (pour qui le rendement est d’autant plus intéressant qu’ils centralisent une quantité de commandes importante).

Comme avec l’amélioration d’autres techniques : à prix équivalent, de nouveaux équipements seront plus performants, et à performances équivalentes, les « anciens » équipements deviendront de plus en plus abordables (on trouve par ex. des machines SLS à seulement 5k-10k€ aujourd’hui). La barrière du prix diminuant, nous devrions les voir se diffuser, et par la diversification des outils auxquels nous aurons accès et de leurs possibilités, améliorer la compréhension et l’adoption de la fabrication additive.

A plus long terme, il est toujours bon de rappeler qu’en devenant moins centralisée, la fabrication locale représente une économie considérable de ressources autrement gaspillées dans le transport.

Mais dans tout ça, encore faut-il avoir un modèle 3D à fabriquer ! Savoir dessiner en 3D et anticiper les contraintes de la fabrication additive sont ainsi des compétences de plus en plus utiles.