NancyLab

Travail pour le cours de Création technique et Arts, où l’on doit imaginer un objet d’entreprise, comme prétexte pour nous faire dessiner (mais avec quand même pas mal de contraintes pour que ça entre dans cette catégorie d’objet).

Et tant qu’a faire j’ai choisi de prendre l’hypothétique futur Fab Lab de Nancy comme « entreprise », histoire de poursuivre une précédente réflexion.

Pour commencer il fallait justement parler de notre entreprise, puis résumer une page en 3 phrases, puis 3 mots :

Un objet d’entreprise

J’aime beaucoup ce sujet de travail car il est l’occasion pour moi de projeter une sorte de concrétisation utopique de ma passion actuelle pour les Fab Lab. Explorons donc le contexte dans lequel on se situe…

Un monde qui aurais réussi à tourner la page de la « production de masse », en lieu et place de cela on trouverai un peu partout ces fameux Fabrication Laboratory. Véritable icone de cette IIIème révolution industrielle, ces lieux mettent la science et les outils de productions à portée de tous. On peut donc venir y faire soi-même, ou accompagné, n’importe quel objet dont on aurait besoin, mais aussi chercher, essayer, créer, inventer…

Avec l’expansion urbaine, la zone industrielle, autrefois reléguée en périphérie, est à présent au coeur du dynamisme de la vie locale. C’est dans un ancien hangar désaffecté que prend place aujourd’hui le FabLab de Nancy. Le batiment a évidemment été mis aux dernières normes en vigueurs, mais il conserve néanmoins le charme de son passé : un sol de béton, brut, irrégulier, impecablement lisse dans certaines zones et complètement rongé ailleurs ; les enfractuosités retenant les copeaux et autres poussières on aura pris soin de recouvrir les zones ateliers avec un lino vert plus commode à l’entretien, un coup de balais et hop. Le soleil en aura quand même cuit les bords au fil des saisons, la longueur sud du batiment étant parcourue de hautes vitres donnant sur un nouveau jardin. Les arbres n’ont pas encore étendues leurs branches assez loin pour filtrer toute la lumière, mais cette tranquille verdure contraste agréablement avec le chaos et le bruit qui s’échappe de l’intérieur.
Squellete rouillé d’un immense animal marin qui se serait échoué ici à une autre époque, la charpente métallique résonne de ses milliers de rivets mais ne bronche pas, renvoyant l’écho de l’activité qui fourmille en son sein.
Les cris joyeux des enfants, les crayons qui rêvent et tracent des plans, la matière qu’on coupe, brûle, éttire, plie, malmène au gré des expériences. Les projets qui prennent forme, ceux qui tombent à l’eau, d’autres qu’il faut recommencer, et toujours le même enthousiasme.

Ces espaces de créations serait donc également des lieux de vie sociale, pronfondément vivants, comme la place du village autrefois.
On y croiserai les abonnés fidèles, les piliers de comptoir du Do-It-Yourself et leurs précieux conseils, les « casu » venant faire un check-in juste pour la connexion internet et essayer de bouter le mayor local sur Foursquare, les curieux qui ont vu de la lumière, entendu de la bonne musique, et on simplement passé le paillasson disant « This place is fantastic because of you », ou encore madame Michu qui vient faire recycler les sandales de sa fille pour lui faire une nouvelle paire, plus jolie et une taille au-dessus. Sans même parler des hackers, des bidouilleurs, des artistes, et de tout le joyeux beau monde qui s’éclaterait par ici.
Dans cette structure, disons associative-à-but-non-lucratif et fonctionnant sur le même modèle économique que les Hackerspaces déjà existant, un designer intégré pourrait autant y jouer le rôle de conseiller (avant/pendant/après la conception ou sans trop intervenir pour que l’on puisse apprendre de ses erreurs ou faire un truc inattendu potentiellement utile pour autre chose), que chargé d’un projet particulier pour la collectivité, ou participer à tout sujet de réflexion qui se présente.
L’application concrète d’une forte polyvalence du « penser/faire », directement au service des gens et de manière pédagogique, c’est en tout cas comme ça que je conçois mon métier.

Et justement, aujourd’hui, la petite communauté ayant atteint une taille un peu plus respectable, on ma demandé de concevoir une sorte d’objet, qui serait l’expression de l’esprit des lieux.
Entre le blason qu’on serait fier de posséder et une carte de visite que l’on aimerait offrir, pour attirer d’autres personnes ou promouvoir le FabLab. Il ne va pas être simple de matérialiser l’essence de tout cela, mais ça promet d’être sympa.
La référence à la culture steampunk pourrait être judicieuse, avec le parallèle historique suivant : après une sombre période l’ingéniosité humaine s’est réveillé, et la fascination des techniques nouvelles laisse rêveur quand aux merveilles qu’elle rend possible, promettant une seconde Renaissance.
Parmis ces techniques il y a notamment l’impression 3D, par dépot de fil (ayant bientôt achevé mon imprimante , pour ce qui concerne la réalisation). Je ne suis pas véritablement arrêté sur ce point, mais il
me semble que c’est un point de départ intéressant, au croisement de toute les contraintes.
On pourrait développer une esthétique particulière en jouant avec les caractéristiques propres à cette technique de fabrication : texture, stratification, mais également des formes et constructions impossible à réaliser autrement. Il y a moyen de pousser ceci très loin (accroche de la lumière, diffusion selon l’orientation du fil, translucide, opaque, etc). Ce qui en soi démontrerait un savoir-faire, mais donnerait également toute l’identité de l’objet, à la fois original et fascinant par cette esthétique de la technique.
Sans oublier le logo du FabLab. D’ailleurs, et si le logo (puisqu’il n’existe pas encore) et l’objet ne faisait qu’un ?
L’objet serait également de petite-taille, tenant facilement dans la main (pas plus gros qu’une pomme) et ça tombe bien car le volume de la machine ne dépasse pas 20x20x14cm.
L’estime de l’objet découle donc pour une bonne part de sa technique de fabrication, mais son éventuel usage/mécanisme n’est pas encore fixé. La fonction qu’il remplirait serait plus futile que véritablement utile, témoignant du coté amusant de fabriquer ses propres objets… ou tout autre trucs un peu marrant qui fait *schboing* (en essayant de ne pas tomber dans le kinder surprise quand même).
En lien direct avec l’esthétique steam-punk on pourrait retrouver des rouages, pignons, et autres assemblages merveilleux, à la frontière du bijou, de l’horlogerie d’orfèvre.
Ou bien au contraire le mécanisme pourrait être complêtement invisible, intégré à la matière elle-même, selon la souplesse, sa forme, structure, etc. Léger, délicat, pouvant apparaitre comme fragile mais pourtant résistant, manipulable sans craintes (« un
bon objet ne s’expose pas il s’utilise » disait Hans Guggelot, tout comme ici on n’a pas peur de faire un peu de poussière en travaillant ou tout déplacer s’il le faut).
Avec le temps il est possible que l’objet se décolore (dépend du/des plastique(s) choisi) s’use ? Il serait bien que ce phénomène ne soit pas tragique, mais au contraire (si possible) pensé pour que l’usage et le temps lui donne plutôt un certain charme. C’est peut-être cela qui permettra à tout le monde de s’approprier différemment ce même objet.
Dans tout les cas j’aimerai qu’il reste relativement simple (mais pas simpliste), convenant d’autant mieux avec l’abscence d’électronique que la « bonne vieille mécanique » à ce coté rassurant de ne jamais tomber en panne, d’être increvable ou au pire de pouvoir être réparée…
Pour le choix de la matière : de nombreux plastiques s’offrent à nous, mais le PLA serait peut-être l’idéal, étant à la fois recyclable et biodégradable (cette dernière caractéristique pourrait rejoindre l’idée d’usure).
En une seule pièce ? Objet-modulaire ? Objets-module, pouvant former une structure plus grande ? On pourrait aussi introduire une variation à chaque pièce (pas mal pour l’idée d’association, unique, des gens).

En 3 phrase :
Une sorte de truc, machin, bidule, gizmo, gadjet mais qui ai du sens.

À la fois complexe et simple, astucieux par cette mécanique et son usage.

Et (peut-être le plus dur), qui ferait la synthèse du potentiel de cette technique d’impression 3D.

En 3 mots : « bidule, astucieux, imprimé »

Pour l’éventuel imprévu, le pire serait que la machine tombe en panne, auquel cas il devrait quand même y avoir moyen de se débrouiller à la main (découpe simple, empilement de strates…), en faisant appel pour l’occasion aux membres du FabLab (on aurait donc une issue de secours pour pouvoir dans tout les cas produire au moins un exemplaire de notre fameux objet).

C’est pas facile quand on voit tout les bidules qu’on peut déjà trouver sur Thingiverse, mais on verra bien ^^

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *