« Does Your Language Shape How You Think ? »

Ne vous êtes vous jamais demandé pourquoi on disait « une chaise » ?

Un article du NY Times intitulé « Does Your Language Shape How You Think ? » rend justement compte d’une étude faite sur le sujet, et plus exactement sur l’influence de notre langue maternelle sur la manière de penser ou les habitudes quotidiennes.

La sage conclusion corrige ainsi l’idée qu’une langue nous « enfermerait » à cause du manque de vocabulaire pour décrire une chose, mais au contraire nous influence via ce qu’elle nous « oblige » à faire.

Il est donc intéressant d’apprendre que pour un anglo-saxon, il parait curieux de spécifier un genre aux objets inanimés. Tandis que cette habitude va nous faire inconsciemment attribuer des caractéristiques, en fonction de notre langue… ainsi pour la voix d’une fourchette dans un dessin animé un français lui verrait plutôt une voix féminine quand un espagnol lui accorderai une voix bien grave (el tenedor); et en Allemand on prêterai au mot « pont » (fém.) une certaine élégance quand en Espagne (masc.) ce serait plutôt sa force.

Outre le développement de cette sensibilité, il y a d’autres exemples auxquels on ne pense pas toujours.
Celui du « repérage » est particulièrement développé : si l’on à l’habitude de s’orienter avec un système égo-centré en disant gauche/droite/etc. il existe en revanche plusieurs langues (notamment un aborigène) basée sur un système cardinal nord/sud/est/ouest…

Et c’est loin d’être sans conséquences.

Imaginez que l’on ne vous indique non plus d’aller « tout droit, puis à gauche » mais de prendre « le nord puis l’ouest ». Dans ce système on ne pourrait désigner vôtre « pied droit », il faudrait préciser dans quelle direction est celui-ci. Et ca peut encore donner « le tiroir occidental dans la table du sud« …

Ceci peut changer fondamentalement l’expérience que nous avons du monde, car quand ils constataient que leur chambre d’hôtel avait exactement le même aménagement (lit contre le mur, table de chevet à droite, télévision à tel endroit etc.) que la chambre d’en face, pour leur ami aborigène tout était inversé et donc absolument différent.
Du coup quand ce dernier raconte une histoire qu’il a vécu, même à plusieurs années d’intervalles, il a parfaitement mémorisé de quel coté du bateau il a sauté et le geste qui accompagnera sa phrase sera correctement orienté peu importe le sens dans lequel il se trouve.
Et quand il pointerait le doigt vers lui, l’auteur s’amuse de voir que l’on penserait qu’il veut attirer l’attention sur sa personne, alors qu’en fait il désigne la direction derrière lui, « comme si il était transparent, quelque part naturellement conscient d’être insignifiant à l’échelle du monde » (c’est beauw).

Apprendre une langue c’est comme changer, ou plutôt ajouter, un de point de vue, toujours enrichissant, alors imaginez maintenant les possibilités qui s’ouvrent à chaque fois (ou la confusion que ça peut engendrer). Il y a plein d’autres exemples mais en tout cas je me vois bien essayer celui du changement de repère… ^^

Un excellent article à lire ici : http://www.nytimes.com/2010/08/29/magazine/29language-t.html

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