Questions numériques 2011-2012

Le 26 octobre dernier avait lieu une journée organisée par la FING pour réfléchir a 7 tensions et défis identifiés, pour anticiper et imaginer l’avenir ensemble.
J’avais notamment pu participer aux ateliers « par tous/pour tous » et « early adopter/bottom of the pyramid ».

Si je post ça c’est que récemment a été publié le cahier d’enjeux, ouvrage prospectif faisant la synthèse de ces réflexions, comme autant d’orientations à prendre pour la suite.
Hop tous les document sont à retrouver par ici : http://fing.org/?Cahier-d-enjeux-des-Questions 🙂

Faire émerger le réseau des Fab Labs en France

Le 9 décembre avait donc lieu à la Cité des Sciences et de l’Industrie, une journée animé par la Fing et consacrée à ces lieux à peine émergeant en France : http://fing.org/?page=evenement&id=250
Mais laissez-moi vous faire le récit/compte-rendu de cette fablabuleuse journée que j’ai failli rater.

Les marches gelées d’un coté de la Citée

En effet ça commençait mal, non parce qu’il avait fallut se lever à 4h45 en vue de prendre le train, mais avec le froid le portail était complétement gelé. Les chemins de fer souffraient aussi de cette météo, le tgv ne pouvant rouler qu’à 230km/h et s’arrêtant même parfois au milieu de la voie (mais c’était pas plus mal pour dormir et pas arriver trop en avance).
Dans l’entrée de la Cité des Sciences un vigile contrôle nos sacs mais nous empêche d’aller plus loin : « c’est à 9h, c’est trop tôt. » (il était 8h45). On était plusieurs à attendre impatiemment, acceptant tant bien que mal cette absurdité…

Mais ces soucis ont été rapidement chassé par une journée pleine de chouettes rencontres, c’est quand même rassurant de pouvoir se retrouver avec 120 personnes qui partagent un intérêt pour les Fab Lab, on se sent moins seul tout à coup… Et de voir les affiches annonçant la journée, on a même l’impression que ça y est, cette fois c’est tangible, le mouvement existe vraiment quoi !

affiche récupérée en partant, comme preuve de la rencontre
et pour futur décoration d’un Fab Lab

Le but de la rencontre était donc de réunir tout ce monde là, pour se faire rencontrer les gens, provoquer des possibilités, des initiatives (j’ai d’ailleurs rencontré quelqu’un de Nancy ^^) et que le mouvement commence à réellement s’organiser.

J’ajouterai peut-être les 6 pages de notes prises sur la journée, en attendant vous pouvez déjà profiter des photos (parfois un peu floues).

Jean-Michel Cornu et la présidente d’UniverScience
« what’s your pride ? »

Quelques tableaux de Peter Troxler sur les Fab Labs qu’il a pu étudier.
(vous pouvez retrouver son article complet par ici)

« what’s your pain ? »

 Nicolas Lassabe, présentant Artilect, le premier Fab Lab de France (il y en a d’autres, mais c’est le premier qui répond à la charte proposée par le MIT)

Net-Iki l’association intervillages du Jura, qui ouvrira aussi un FabLab

Bearstech/Hackable Devices qui présentait la MakerBot

Et plein d’autres trucs sympa dont je n’ai pas d’images mais plein de notes.

Vue sur la salle des machines

Après une table ronde animé par Stéphanie de Nod-A, petit tour dans le coin des machines 🙂
Il y avait une makerbot, ainsi qu’une Up!. C’était pas mal de pouvoir en voir une en vrai, après les quelques échos entendu sur Internet…je peux vous dire que c’est une superbe petite machine (ok elle est « fermé », vous n’aurez pas le plaisir de la fabriquer, mais elle est impressionnante… les chinois ont réussi à mettre au point une version commerciale de la reprap qui pour 3000$ vaut facilement une machine à 15k€). Pour le coup c’est la première qui peut vraiment se targuer d’être une « desktop 3D printer » (surtout quand les 100 premières étaient vendues à 1500$).

La Up!
Et quelques exemples de pièces imprimées par celle-ci

L’utilisation de support permettant de réaliser des pièces dont une partie est normalement dans le vide, il m’expliqua que si on voulait on pouvait même imprimer plusieurs étages de pièces (mais en perdant en qualité).
Rassurez vous cet avis n’est pas sponsorisé (j’aimerai bien^^), je tenais simplement à reconnaître la qualité de cette machine dont beaucoup se méfiaient au départ.

L’interface du logiciel de la Up!
Bilan de la journée :
une tasse imprimé et plein de cartes de visites, il faudra d’ailleurs que j’en ré-imprime ^^

Après le financement il y a trois enjeux qui semblaient revenir souvent, la documentation du FabLab et des projets qui y sont menés, afin que le transfère de connaissances soit effectif ; le réseau, chaque FabLab est unique mais il est rattaché à un réseau mondial qu’il faut entretenir ; et la communauté, qui est un élément important au cœur de ces lieux et sans laquelle ils ne pourraient exister.

Sinon en plus des intervenant j’ai eu le plaisir de discuter avec Frédéric Baer, Abel Faïd (de collaboratif-info), Loïc Fejoz (ingénieur à Nancy essayant de monter un FabTechSpace), Thierry Lebigre et Minh Hoang (importateurs des Up! 3d Printer), des étudiants de l’association « Le Garage » de St-Etienne (vive le libre !), Emmanuel Laurent, Samuel Javelle (un autre étudiant ayant passé un DSAA récemment), que je salue au passage, ainsi que les autres personnes qui participaient aux échanges. Et merci à la FING d’avoir organisé ça 🙂

Donc au final malgré les quelques soucis (comme la perte de ma carte sncf 12-25 et d’identité…), ça valait quand même bien le déplacement ^^

Bon vivement que je puisse imprimer à nouveau des pièces ; il va y avoir beaucoup de kit à fournir en France !

Allez également lire le compte-rendu de nod-A et celui de la FING 🙂

Réflexion d’un matin, projets d’avenir

Aujourd’hui je lis encore des articles sur les FabLab, notamment un compte-rendu de la conférence Lift10 : Changer le monde (réel) par le Web !

Et tout se mélange avec les projets d’avenir, sauver le monde, ne pas se laisser corrompre, comment faire du bon design et en vivre, toussa…
En prenant soudain conscience que: « hey mais mince, et si être designer-intégré à un FabLab c’était ça l’idéal ? » 😀

Non plus au service de l’industrie, mais directement des gens…

Aller, explorons un peu cette « utopie »:


Un monde qui aurait presque tourné la page de la production de masse, en lieu et place de cela on trouverai un peu partout des FabLab dans lesquels on irai faire soi-même ou accompagné n’importe quel objet dont on aurait besoin, mais aussi chercher, essayer, créer, inventer.

Ces espaces de créations serait également des lieux de vie sociale, comme la place du village autrefois, on y croiserai les abonnés fidèles (les piliers de comptoir du DIY), les casu venant faire un check-in juste pour la connexion internet et essayer de bouter le mayor local sur Foursquare (si ça existe encore), les curieux qui ont vu de la lumière, entendu de la bonne musique, et on passé le paillasson disant « This place is fantastic because of you« , ou encore madame Michu qui vient faire recycler les sandales de sa fille pour lui faire une nouvelle paire plus jolie et une taille au-dessus. Sans même parler des hackers, bidouilleurs, artistes, et tout le joyeux monde qui s’éclaterait par ici.

Dans cette structure, disons associative-à-but-non-lucratif et fonctionnant sur le même modèle économique que les Hackerspaces déjà existant (abonnement au mois ou à la journée donnant accès à tout ce qui est mutualisé), un designer intégré au FabLab pourrait autant y jouer le rôle de conseiller (avant/pendant/après la conception ou sans trop intervenir pour que l’on puisse apprendre de ses erreurs ou faire un truc inattendu potentiellement utile pour autre chose), que chargé d’un projet particulier pour la collectivité, ou participer à tout sujet de réflexion qui se présente.
L’application concrète d’une forte polyvalence du « penser/faire », directement au service des autres et de manière pédagogique, c’est en tout cas comme ça que je conçois mon métier.
(ainsi ça serait peut-être plus sympa et plus simple que de travailler en indépendant avec un système proche de la licence globale pour la musique… ce qui était une autre réflexion précédente)

Et loin d’être un lieu unique, on en trouve de part le monde entier. Ce qui permettrait de faire des échanges façon un peu « erasmus » et voyager/travailler dans les autres FabLab pour s’enrichir des rencontres dans cette grande communauté.
La bataille pour la Neutralité du Net ayant été gagné entre-temps (on espère), tout peut évidemment se retrouver en ligne et les projets/recherches des uns peuvent être suivis par les autres, qui pourront peut-être s’en inspirer ou y apporter leur pierre.

On serait enfin libre de refaire le monde, littéralement cette fois.
C’est un moyen de réaliser le « small/connected+local/open » (je vous renvoie à ce précédent post et une vidéo qu’il faut absolument voir: Ezio Manzini : Design for social innovation and sustainability)

Utopique vous trouvez ? Hey pas tant que ça, en fait ça existe presque déjà :p

En tout cas j’aimerai que ça soit mon job… je me rend compte que ça serait le cadre de travail rêvé pour le designer un peu geek et idéaliste que je suis.
(un peu comme quand on passait nos journées à l’atelier du lycée Jean Perrin, jusqu’à ce que les gardiens nous mettent dehors parce qu’il est 19h et qu’on à pas vu le temps passer)

Et vous savez quoi, si on ne trouve pas un tel endroit merveilleux et bien avec vous (oui toi, et puis toi, et toi la aussi) et ben on le fera (les projets de Fablab arrivant tout juste en France).