Emballage et développement durable // Cas #3 Le Beurre

Bon, ça risquerai d’être un peu long de faire toute la liste des pistes concrètes.
Alors avant de passer à la deuxième partie des recherches, finissons par un dernier cas, celui du beurrier.

Ce qui était intéressant dans cette piste, c’était le croisement entre d’un coté une réaction aux emballages et de l’autre une demande réelle.

Au départ, ça vient encore une fois d’un constat en magasin (cette année encore plus que les précédentes j’ai longtemps parcouru les rayons pour observer les emballages), et globalement on trouve deux types de conditionnement pour le beurre : sous forme de plaquette emballée dans un film/papier, ou bien moulé dans une barquette prête à l’emploi.

Problèmes/enjeux : ces barquettes sont très pratique mais utilisent beaucoup plus de matière que les plaquettes avec leur simple papier.
De plus on ne trouve pas de barquettes faisant moins de 250g, l’ennui étant que pour une personne ça fait beaucoup et dans mon cas c’était la moitié qui se trouvait gâchée…

Les plaquettes, parmis lesquelles on trouve des portions de 125g, semblent donc bien mieux adaptées, autant en quantité de produit que par l’emballage.

Seulement , comme vous l’aurez sûrement déjà vécu, ce papier est fort peu pratique à l’usage.
Quel serait le meilleur compromis ?

Conclusion immédiate, c’est bête mais en fait il suffirait d’avoir un beurrier…
Comme ça on pourrait utiliser confortablement les petites plaquettes (ou des plus grandes) et du coup éviter de jeter des barquettes ET du beurre.

« Aller hop, bah on va s’en faire un alors ! »

La drôle de coïncidence c’est que à la même période on m’a justement demandé de réfléchir a la conception d’un beurrier, en vue d’améliorer un premier essai en céramique destiné à remplacer un vieux modèle en plastique.

C’était donc l’occasion une fois de plus de réaliser soi-même un objet, tout en approfondissant l’apprentissage du travail de l’argile.

Dans le prochain post on verra donc le making-of complet de ce fameux beurrier, des quelques croquis de recherche aux plans (au cas où vous seriez tenté de vous en faire un), puis les différentes étapes par lesquelles on est passé, et même une version .STL en cadeau 🙂

Astuce pour se servir d’une brique // Comment éviter le « glop glop »

Heureusement qu’il n’y a pas de date de péremption sur les brouillons, ça faisait longtemps que ce post était en préparation ^^’

Au départ cette image m’avait fait repenser à une astuce apprise par un ami (thanks Pierre), et qui permet d’éviter le « glop glop » que peuvent faire les briques de liquide.

« Han c’est trop bien, mais comment ça marche ? »

Déjà le problème :

(vous aurez peut-être reconnu l’image d’un post précédent ^^)

Si le flot de liquide n’est pas continu, c’est simplement à cause de l’air qui cherche à prendre la place du contenu, et son seul choix est de passer par le goulot.
Les astuces bien connues pour contrer cela : faire un trou, arracher un coin…enfin du moment que l’on crée un appel d’air (avec l’inconvénient de perdre la fonction hermétique de l’emballage).

Pourtant il existe un moyen simplissime pour avoir un écoulement fluide, et sans avoir à faire de trou ni rien !

Il suffit de retourner la bouteille/brique…

Prise ainsi (le volume liquide sous la ligne de l’ouverture) l’air peu rentrer facilement et résultat plus de « glop glop », ce qui permet d’être plus précis et de ne pas en mettre partout (le matin mal réveillé par exemple :p).
On pourra toujours caler le verre contre le bord de la brique si on a peur, bien qu’il y est peu de risque.

Du coup je m’interroge… Pourquoi rien ne suggère cette utilisation ? Pourquoi les becs verseurs sont-ils toujours orienté vers le bord le plus proche ?
Sens d’utilisation non perceptible, mégarde des usagers, ou aspect oublié dans la conception ?
Exemple sur cette brique, où même le mode d’emploi inscrit sur le dessus indique un sens qui, comme on vient de le voir, ne favorise pas l’écoulement. Pourtant c’est juste une question de physique.

Il suffirait de repenser l’affordance comme on dit (capacité d’un objet à suggérer sa propre utilisation) du contenant pour guider vers d’autres habitudes. Typiquement grâce à une poignée, une forme ou une zone pour attirer la main, etc.

Voila donc pour cette petite réflexion quand à l’usage d’un objet pouvant paraître simple au premier abord.
En espérant que ça vous soit utile la prochaine fois que vous ayez à utiliser une brique, ou pour d’autres car ce principe de physique fonctionne pour tous les emballages, du moment que le bouchon est décentré ou que la forme le permet 🙂

Emballage et développement durable // Cas #2 Les paquets de biscuits

Alors, dans la suite des pistes concrètes, il y avait également cette idée de revoir le calage en plastique que l’on peut trouver dans les paquets de biscuits.

Car comme c’est très clairement indiqué à l’arrière de celui-ci

Problème : le carton est recyclable mais le reste finira en décharge ou à l’incinérateur. Pour rappel seuls les flacons et corps creux en PE et PET sont effectivement recyclés, en général (ce sont les plastiques de catégorie 1 et 2, pour le chiffre indiqué au milieu des flèche signifiants « recyclable »).

Enjeux : Ce sont donc environ 9 g que l’on pourrait remplacer/éliminer. Et 9 grammes c’est immense quand on passe à une échelle de production industrielle, où l’on fait parfois des économies de l’ordre de milligrammes, (comme pour les hauteurs de bouchon de bouteille par exemple).


En ne tenant d’abord compte que de la fonction de protection durant le transport il m’était venu différentes idées pour revoir ce calage, voir l’intégrer au patron en carton de la boite.

J’aimais bien l’idée de la boite sécable, pour au choix emporter un morceau ou ouvrir le tout, selon quel coté on déchire.
Mais dans un esprit similaire, Nampak a imaginé pour Findus un étuis refermable pour les poissons surgelés (ce qui leur a valu un Oscar de l’emballage).
Après ouverture le capuchon de carton sert à refermer la boite, tandis qu’elle est prévue pour être déchirée au fur et à mesure, permettant ainsi de réduire la taille de l’emballage au fil de la consommation, simple mais pratique.
(impossible de retrouver une image de ce concept…)

Néanmoins (revenons aux cookies) il ne faut pas oublier le sachet qui permet de garantir la conservation des biscuits. Car le carton fait une piètre barrière aux gaz/liquide.

Pourtant il existe un programme de recherche européen, appelé Flexpak Renew qui cherche à mettre au point un papier/carton ayant les mêmes propriétés barrière que des complexes (autrement dit les plastiques, ou composites type tetra-pak). Pour tout ces emballages jetables ça serait un bon moyen pour avoir au final un unique matériau (plus simple pour le recyclage/valorisation).

Ce qui permettrai de valider les divers idées visant à se passer du plastique.
Mais il faudra encore attendre quelques années avant que l’on passe du démonstrateur à la production et commercialisation.

Sinon en réfléchissant à cette piste j’avais noté deux emballages qui me semblaient intéressants dans l’idée de réduction.

Ce concept, au départ fait pour une consommation segmenté du produit, pourrait être pas mal si l’on supprimait le carton qui entoure les trois portions, vu qu’elles sont déjà reliés entre elles, et ici le sachet se contente d’être un opercule, exactement comme si c’était trois pots de yaourts.
Seul point regrettable : imaginons que ce modèle d’emballage soit plus intéressant que les boites « classiques », il y a fort à parier que ce concept soit brevetté/déposé… ce qui empêcherai donc toute utilisation par une autre marque que celle qui l’exploite actuellement…

Le 2ème exemple, trouvé plus récemment dans une Biocoop :

Beaucoup plus simple, 77% de recyclable c’était cool ? Ok mais si on peut supprimer le carton et se contenter du calage seul ça fera toujours autant de ressource que l’on ne devra pas utiliser, aussi bien fussent-elles recyclables, produites durablement ou peu importe.

Ici l’absence du carton doit être du aux conditions de manutentions et de logistiques qui permettent cela. N’empêche il est intéressant de trouver des alternatives, en plus dans ce cas on voit le produit (ce qui est un des « critères indispensables pour un bon emballage »).

Ah et pour finir sur un contre-exemple,

Ces cookies sont peut-être excellents (il fallait bien tester…), mais l’emballage est peut-être un des pires que j’ai eu vu (et je ne suis pas sur que ce soit grâce au paquet qu’ils soient si bons).
Se méfier de la taille déjà, car en réalité les biscuits ne sont pas en vrac à l’intérieur, comme on pourrait le croire vu le format vertical. En fait il n’y en a seulement 8, disposés dans deux casiers en plastique l’un sur l’autre. Le tout étant protégé par un épais matelassage alu/papier… Je vous dit pas le gâchis.

La solution : aller justement acheter les biscuits « en vrac », la au moins on évite tout emballage (enfin presque, mais j’y reviendrai plus tard…mon projet final étant justement axé sur ça, comme vous l’avez peut-être aperçu dans le mémoire), et en plus on peut mélanger les différentes sortes ^^ (entre ceux ayant le même prix au kilo).