RepRap, the beginning

Bon c’est décidé (après environ un an de réflexion), cet été je commence la fabrication d’une RepRap, ces fameuses imprimantes 3D open-source.

Optant pour le modèle Mendel (la 2ème et dernière génération à l’heure actuelle), il va falloir néanmoins réunir un paquet de pièces…

Une grande partie se trouve dans le commerce, mais reste ensuite l’électronique, 2-3 pièces particulières, et surtout celles qu’il faut faire imprimer.

Préférant commencer par ces dernières, je pensais pouvoir faire ça avec l’imprimante 3D de l’école, et ça aurait sûrement été possible, mais il aurait fallut s’y prendre tout au long de l’année et non les deux dernières semaines…

Tant pis. L’autre solution est de s’adresser à quelqu’un ayant déjà pu monter son imprimante, et qui pourrait donc répliquer une partie de la machine.
Malheureusement c’est un mouvement qui est encore très rare en France :

(carte mondiale d’une partie des projets RepRap, celui de Nice à été abandonné)

Par contre au niveau Belgique/Pays-bas on trouve de nombreux hackerspaces (les néerlandais semblent avoir très bien accueillis les Fablab), ce qui sera sûrement utile l’an prochain ^^

Pour ce qui est des pièces imprimées la solution se trouve finalement dans des petites annonces sur Internet, des gens fabriquant et revendant des kits complets.

Hop inauguration du nouveau libellé « reprap » pour le blog, et la suite pour bientôt, quand j’aurai enfin mis la main sur ces pièces 🙂

En attendant j’ai encore de quoi faire, entre les posts sur les emballages qu’il faut terminer, trouver une entreprise pour fabriquer le projet sur le vrac, finir de déménager, commencer le mémoire pour l’an prochain, etc…


Chronologie de cette série de posts :
Reprap, the beginning
Rassemblement des pièces
Préparation des pièces
Montage de la mécanique : axe X / axe Z / axe Y / cadre / extrudeur « wade »
L’électronique : one board to rule them all
Configuration, vérification (+fin de l’extrudeur)

Calibration et premiers tests
Champagne et bilan…

Beurrier open-source

Après l’explication du raisonnement m’ayant amené à faire un beurrier, voici l’objet et son making-of détaillé 🙂

Ce petit exercice de conception m’aura occupé pendant quelques soirs/week-ends, à se demander comment devrait-être un beurrier ?


– Sachant déjà qu’il sera fabriqué en argile (et donc des épaisseurs minimum et un taux de retrait à ne pas oublier)
– Et puisque au départ il ne m’était pas destiné, il faut aussi que ce beurrier soit le plus simple possible à réaliser.
En vue de pouvoir le faire faire aux gens, par exemple dans le cadre d’un atelier de poterie comme c’était le cas ici, pour s’équiper et donc éviter les barquettes jetables comme on a vu précédemment.

Voici la version originale réalisée par Domi :

Ce modèle déjà plutôt sympa était malheureusement trop petit, donc en plus de la « réaction aux emballages » le but était également d’essayer de faire une 2ème version améliorée.

Avec une rapide analyse du besoin et de l’existant on peut établir et compléter le cahier des charges tout en esquissant rapidement quelques concepts.

Comment maintenir un morceau de beurre en place ?
(sans oublier conservation, manipulation, transport, estime, etc.)

L’idée se précisant, une modélisation 3D permet de mieux définir l’objet, et de faire un petit rendu pour montrer à quoi il pourrait ressembler.

Et d’aussitôt modifier quelques détails (sur cette première version les épaisseurs de la base n’étaient pas constantes par exemple).

L’avoir modélisé offre également la possibilité d’utiliser des techniques de prototypage rapide. Et justement j’avais l’opportunité d’avoir accès à une imprimante 3D ^^
Du coup après avoir donné mon fichier et patienté quelques jours, j’ai pu récupérer une version « imprimé » (par dépôt de fil pour être exacte).

Cette fois on à plus une image mais carrément l’objet tel qu’il serait.
Habituellement je procède surtout par maquettes, chaque itération permettant d’affiner l’objet et tester des choses en direct.
Seulement dans ce cas ça aurait été difficile, ne pouvant passer qu’une seule fois à l’atelier pour en faire un en argile, il fallait que la version à fabriquer soi la bonne… cette occasion tombait donc à point.

Après quelques derniers ajustements on était prêt, les vacances de Pâques furent l’occasion de le faire pour de bon, en argile cette fois.

Les éprouvettes de test pour calculer le taux de retrait attendu, selon le type d’argile que l’on aurait choisit (environ 6-10%)

On commence par l’impression des patrons à l’échelle 1:1 et puis découpe/pliage/façonnage… (la simplicité de fabrication vient de cette fabrication à plat puis mise en forme avec une cale)

Dans l’idée ce n’était donc pas très compliqué, mais il faut reconnaître que dans la pratique (et pour une presque première fois) il n’était pas évident d’avoir des bords aussi droit ou arrondis que prévu ^^’

Ensuite séchage…

…et hop quelques semaines plus tard, une fois cuit et soigneusement poncé par Domi :

(« plus tu ponce plus le maquette il est beau » comme on dit à Jean Perrin)

Et encore une semaine plus tard…

Tadaaa ! Avec un bel émail (par trempage).

Au final on a donc un objet assez simple, qui maintient le beurre en place grâce à la rugosité de l’argile (la base étant laissée brute) et de deux butés dans le sens de la longueur, les butés servant surtout à empêcher le couvercle de se déplacer dans les deux sens possibles de translation.
Tandis que deux encoches sont présentes sur les flancs du couvercle pour faciliter sa préhension.

Quand au socle sa forme permet de facilement prendre le tout, et maintenir le couvercle en place le temps du transport frigo-table (l’espace étant suffisant pour glisser la main dessous)

Et woila, bon appétit 😀

Pour finir, il y a deux possibilités de fabrications :

1) Avec une imprimante 3D, même si elles ne sont pas encore aussi répandues que les imprimantes classiques, les modèle comme Rep-rap sont abordables et se multiplient de plus en plus. Certains comme le studio Unfold on même réussi à imprimer de la céramique avec !
Il existe d’ailleurs déjà des bases de données d’objets prêt à être imprimés, et l’on peut retrouver du coup ce beurrier sur Thingiverse (ce qui explique le titre du post, héhé tient d’ailleurs c’est peut-être le premier beurrier open-source) 🙂

2) Ou plus classiquement, en reprenant les plans et avec un peu  d’argile. En allant dans un atelier local (allons il y a bien une activité de poterie pas loin de chez vous) ou sinon peut-être aussi avec l’argile auto-durcissante que l’on trouve dans les magasins de fournitures créatives.

Voila donc pour ce fameux beurrier, qui finalement aura été au croisement de pas mal de choses…
J’aurai d’ailleurs bien envie de poursuivre cette thématique autour de tout ce qui est auto-production, open-source et do-it-yourself, peut-être l’an prochain pour le master2, qui sait ? ^^