FabManager week’s lessons #2

Deux trucs utiles pour cette deuxième « leçon » que j’avais oublié de publier l’autre jour… 🙂

1. Comment nettoyer la plaque du laser sans s’embêter

Les lingettes bébé ça marche super bien (trouvé quelque part dans le forum de hpc-laserscript)

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Et le faire régulièrement (une fois par semaine ou plus selon l’activité) évitera de devoir un jour gratter 6 mois de résidus à la dremel et au couteau… (voir ci-dessous)

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2. Comment réussir de parfaits recto/verso

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Pour ça c’est simple (enfin on a quand même un peu lutté avant de trouver cette solution), sur une grande pièce, à condition qu’elle soit symétrique, on pourra faire attention à ce que le reste de la planche dans laquelle elle a été découpée ne bouge pas, et ainsi s’en servir pour retourner et repositionner la pièce exactement la où elle était.

Pour des petites pièces ça se complique, car elles risquent de tomber à travers la plaque support… pour ça on va procéder en 3 temps : graver une face et une découpe tout autour d’un groupe de pièces, retourner le carré, graver l’autre face et cette fois découper les pièces pour de bon 😉

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Bidouille, éducation populaire… et documentation !

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La semaine dernière on était à Mains d’Oeuvres dans le cadre d’un week-end « Bidouille et éducation populaire » !

Au menu, divers ateliers et tables rondes, et en ce qui nous concerne : construction de « most useless box » autrement dit de petite machines qui ne servent absolument à rien… en soit, mais qui sont l’occasion d’apprendre à souder, à construire, à s’amuser 😉

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Voir quelques photos sur flickr, je n’ai pas pu en prendre beaucoup, mais Jérôme et Thierry qui étaient chargés de documenter le week-end en auront sans doute de chouettes. J’ajouterais le lien quand ils les publieront ^^

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Une partie des pièces du kit ont été imprimés sur place, le doigt qui actionne le levier ainsi qu’un logement pour la pile. Du coup même si notre atelier avait lieu le dimanche, la journée du samedi fut déjà pas mal occupée par la conception/impression de ces pièces, et l’occasion de beaucoup discuter reprap et fablabs 🙂

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le coin matos et reprap
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les 4 itérations du doigt

J’avais imprimé aussi quelques objets démo pour s’échauffer et montrer la machine 😛

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un vase (les sortes de pétale sont dus à une interruption involontaire mais rendaient bien 🙂 )
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une petite pince
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aperçu du chantier au moment de la pause de l’aprèm

Bref, super week-end !

Fin de parenthèse, on se demande si c’était bien réel ?
En tout cas j’adore ces échappées de la routine… On rencontre toujours des gens sympas et pendant un bref temps on vit vraiment avec eux. J’ai parfois l’impression de retrouver un sentiment de proximité, de tribu, qui avait donné cette saveur si particulière à mes années d’Arts Appliqués où on était en internat. En tout cas le modèle de friche associative ou d’espace de co-working est super intéressant pour ça.

Ce qui est chouette aussi c’est que chaque événement semble en appeler d’autres, et parfois je me prend à rêver de faire un peu comme Mitch Altman quand il voyage de workshop en workshop ^^

Pourquoi documenter ?

Je voulais revenir aussi sur un échange particulier avec Jérôme dès le premier soir à propos de la documentation. Il voulait nous interroger sur notre pratique, et j’y avais justement un peu réfléchis à cause de la reprap pliante que j’essaie de documenter du mieux que je peux…

Mais en essayant de synthétiser la raison qui me pousse vraiment à faire ça, en plus des enjeux habituels de la documentation (garder une trace, diffuser, permettre à d’autres de comprendre les choix qui ont été faits, ne pas tout recommencer à zéro), je me suis rendu compte que j’aime bien documenter parce que c’est l’occasion pour moi de revivre le plaisir que j’ai éprouvé en développant une idée. Tout simplement, je suis content quand j’arrive à trouver une solution astucieuse ou élégante à un problème (encore mieux si ça résout plusieurs problèmes à la fois); mais je suis parfois bloqué (attendre qu’une pièce arrive, soit fabriquée, envie de faire autre chose ou plus le temps) et la phase documentation est l’occasion de quand même continuer, d’expliquer ses choix, de prendre un peu de recul, parfois changer d’avis, trouver d’autres idées… un peu comme une discussion qui fait progresser. Avec en plus le coté ouvert en partageant ça sur un wiki/forum, permettant d’éventuellement bénéficier du retour d’un grand nombre d »autres personnes sur ce qu’on a fait.
C’est aussi une manière de rendre à la communauté ce qu’elle à pu nous offrir, de perpétuer un cycle vertueux. Il y a également sans doute un peu d’ocytocine derrière tout ça, une fois qu’on à pris l’habitude de partager on est accro 😛

Si on pousse encore un plus loin, je me demande si au fond ça ne serait pas une manière indirecte de répondre au besoin primaire de transmettre ses gènes, seulement cette fois l’information n’est pas sous forme d’ADN mais d’idées, de connaissances.
Les idées sont comme des choses vivantes, elles croissent, se multiplient, s’hybrident… finalement, diffuser ses idées, ne serait-ce pas là le meilleur moyen d’être immortel ? De dépasser cette ancienne crainte de la mort (surtout grâce à la mémoire d’Internet), et participer à quelque chose qui nous dépasse.
Les carnets de De Vinci, les manuscrits d’auteurs (*cherche le lien de l’émission Sur les épaules de Darwin où il parle de l’importance de la redécouverte d’anciens livres à la Renaissance*), toutes ces traces font qu’ils continuent d’exister à travers leurs idées. Bénéficiant aux générations d’après.
Sans vouloir me comparer à eux, je me suis toujours dit que si il m’arrivait un accident j’aimerais qu’on puisse avoir accès à tous mes carnets afin que d’autres puissent développer ces idées à ma place, du coup maintenant je publie, afin que rien ne soit perdu (sur ce point je pense que les cours de capitalisation et management de la connaissances ont du avoir une certaine influence).

C’est comme si, dans un but de survie de l’espèce, la nouvelle stratégie en œuvre n’est plus tant de perpétuer la population que d’augmenter le savoir, l’expérience, la connaissance de l’humanité; en la partageant. Et on va avoir besoin d’être sacrément malin si on veut survivre à 2030 (indice de réponse : fablabs, open-source ecology, communautés résilientes, locales mais ouvertes et connectés en réseaux).

Enfin j’ai prévue de vous reparler de cette aspect idée-vivante avec un article prévu pour openp2pdesign sur l’arbre généalogique des RepRap, intitulé pour le moment « why open-source is great » 🙂


[édit] quelques vidéos en plus !
http://youtu.be/s6wixgBXLPk
http://youtu.be/NM7xvRS417w
http://youtu.be/skEP_H3f3Nk
http://youtu.be/0WHNxFrtS6g
http://youtu.be/RgeB8zPEbw4

FabManager week’s lessons #1

Comme dans toutes rencontres inter-fablab (à la FabLab Toulouse Conférence ou le passage au FacLab), c’est toujours l’occasion de partager de bonnes pratiques ou autres astuces pour la gestion du lieux, l’utilisation de machines, etc…

Ce qui m’amène à démarrer ces « leçons de la semaine de FabManager » (pas forcément hebdomadaires mais j’aimais bien le nom).

Au menu 4 bonnes choses à savoir.

1. Réseau

Déjà pour ceux qui s’intéressent activement aux FabLabs ou voudraient s’investir dans le réseau, rencontrer les autres lieux, etc. Il existe à ce jour (à ma connaissance) 3-4 mailings list importantes :

  • bootfablab(at)groupes.pingbase.net (créée à la suite du workshop make-ta-machine à PING à Nante l’an dernier, la liste historique on pourrait dire)
  • fablab-fr(at)lists.imaginationforpeople.org et fablab-fr-coordination(at)lists.imaginationforpeople.org (anciennement « on-se-débrouille » issue des œuvres de la FING et de Imagination-for-people, qui a pour ambition de devenir LA liste francophone des fablabs même si dans la pratique il n’y a pas encore grand chose qui circule ^^’)
  • coeurfaclab(at)googlegroups.com (du FacLab de Gennevillier qui est assez active)

J’aurais bien envie de rajouter à ça le canal irc #FabLab où pour le moment on est 2… dommage car un chat irc ça me semble bien complémentaire au système de visio promu par le MIT (notamment à cause des gens qui pourraient refuser d’être filmé en permanence, mais c’est surtout plus pratique de pouvoir communiquer par écrit, et aussi que j’ai pas encore pris le temps d’apprendre à utiliser le serveur de visio :P)

En tout cas ces listes de diffusions, comme les rencontres, sont parfois utiles pour partager des trucs et astuces de fablab, mais comme tout mails, ça passe et c’est dur de capitaliser. Le but de cette série de post sera donc également d’avoir une trace de ces astuces plus facilement consultable. Et par la suite j’ajouterais également ça quelque part dans le wiki des FabLabs.

Quand à ce que je voulais dire avec ce post, prévu au départ pour fin mars, où ça avait été assez chargé au GsiLab…
…Parmi tout ça il y a deux-trois expériences qu’il me semblait valable de partager à propos de l’optimisation des chutes de matière, des machines qui tournent en permanence, et de l’importance de trouver des fournisseurs locaux.

2. Gestion des chutes

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« Chutes bois », « chutes chutes » et « chutes chutes chutes », finalement ça décrit bien ce que c’est ^^’

Un truc tout bête qu’on a pu mettre en place pour encourager l’utilisation des chutes de matière : trois boites pour les classer par ordre décroissant de surface utilisable restante.

A force de le dire au élèves ils ont pris l’habitude de d’abord chercher dans les chutes avant de demander une plaque neuve, mais quand elles étaient toutes dans un grand carton (l’idée m’était venu en repensant à l’énorme caisse remplie de chutes du FabLab de Toulouse), certains ne cherchaient pas bien longtemps, bref on pouvait encore faciliter ça, et aujourd’hui ça marche assez bien ^^
(par contre ça fait un petit peu de travail pour casser/classer les chutes)

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3. Faire attention aux machines qui tournent en continu

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Ça aussi c’est bête et peu paraître évident, pas que ça soit dangereux en soit, mais plus une machine est utilisé plus il faudra l’entretenir régulièrement (la lentille du laser qui s’encrasse par exemple), et s’attendre à une panne plus rapidement (surtout pour la reprap). En l’occurrence pour l’image ci-dessus, ces maquettes pour des architectes avaient nécessités un peu plus de 32h d’impression au total, sur deux semaines (un câble du plateau chauffant a rompu deux fois à cause des mouvement répétés).

4. Trouver des fournisseurs locaux

Notamment pour les planches de bois ou les plaques d’acrylique, c’est important pour l’approvisionnement en matière à un prix beaucoup beaucoup plus intéressant qu’en magasin de bricolage.
Par exemple ici on va sans doute être en lien avec l’entreprise locale de plasturgie Loraplast.

J’aurais d’ailleurs sans doute l’occasion de vous en reparler, si comme on l’espère les tests d’utilisation (qu’il faudra que je trouve le temps de faire un jour) de ces filament sont concluants. Car si les bobines de PLA valent environ 30-50€/kg, là on serait plutôt autours de 10-20€/kg pour le PE/PP/PVC (étant des plastiques utilisé largement dans la réparation et soudure thermoplastique, justement sous forme de filament de 3mm).

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ps : la reprap pliante continue d’avancer, release-candidate-01 prévue pour juin 😉