At Confere2011

Le 30 juin et 1er juillet, avait lieu le 18ème colloque des sciences de l’innovation et de la conception…

Et à peut de choses près, voici ce que j’ai raconté durant les 15 minutes de ma présentation :

Bonjour!
(1)Emmanuel Gilloz, designer de formation, après un Bac Arts Appliqués, un BTS design produits et un DSAA Créateur Concepteur, je suis actuellement en master et en stage à l’ENSGSI…
Et pour terminer cette journée je vais vous parler de prototypage rapide, d’open-source, de prototypage-rapide-open-source (avec la reprap), et de l’impact de tout ceci sur la pratique du design.

(2)Tout d’abord une petite vue d’ensemble, on va voir que la fabrication numérique explose, dans la suite des services en ligne se développent, et, encore mieux, avec le projet RepRap qui vous propose de monter vous même une imprimante 3D… tout ceci s’inscrivant dans un grand mouvement, une grande tendance de démocratisation de la technologie, autant du point du vu du coût que de la connaissance de la même manière avec les FabLab, dans lesquels n’importe qui peut fabriquer (quasiment) n’importe quoi.
Et la question qui me préoccupe : quels vont être les pratiques de design demain ?

(3)Alors, la fabrication numérique, ça fait un petit moment que ça existe, c’est quand une machine de fabrication est pilotée par un ordinateur (comme celle à coté de moi). Cela comprend autant des procédés d’enlèvement de matière, le MIT avait connecté la première fraiseuse à un ordi dans les années 50, que les procédés par ajout de matière, les premières imprimantes 3D fonctionnant par stéréolithographie ont été développées dans les années 70-80 (un bain de résine était solidifié peu à peu par des laser jusqu’à former la pièce).
On va s’intéresser plus particulièrement à ce domaine, car comme je vous le disais il a réellement explosé : avec une croissance d’environ 24% en 2010 équivalentes aux 23 précédentes années cumulées de croissance…(pour un marché de plus de 1300M€)
Pourquoi est-ce qu’on utilise de plus en plus l’impression 3D ?
Le prototypage rapide est déjà utilisé depuis longtemps dans l’industrie, car comme le nom l’indique cela permet de créer des prototypes, relativement rapidement, du moins bien plus vite que si il fallait usiner un moule/injecter la pièce/etc. et surtout bien moins cher comparé aux coûts des moules et de leurs modifications. De plus, par la technique même où la pièce va être construite couche par couche, on est libéré des contraintes classique (angle de dépouille par ex.), on peut en théorie réaliser absolument n’importe quelle forme…et tout ceci à la demande, pas besoin de changer d’outile/refaire un moule…
Du coup ça permet d’aller beaucoup plus vite dans le développement des produits, par exemple l’entreprise pour Speedo (fabriquant d’accessoires de natation) ils témoignaient, après avoir investit dans des machines conséquentes pouvant produire des prototypes fonctionnels, qu’ils pouvaient dessiner une paire de lunettes le matin, la réaliser en début d’après-midi et qu’elle aille en bassin de test le soir même.

C’est donc plutôt merveilleux, mais couteux en investissement…

(4)Et justement c’est là que se développe de nombreux services en ligne, de découpe pour Ponoko ou d’impression 3D pour Shapeways, et qui rendent ces technologies bien plus accessibles. Pour les entreprise et même pour le grand public, comme ils le communiquent, n’importe qui peut leur envoyer un fichier et recevoir quelques jours plus tard un prototype. Après c’est services sont peut-être encore en développement (commencent à peine à être rentables) mais ils attirent déjà de grands investisseurs comme dans le cas de Shapeways (5M$ des VC).
Encore une fois dans cette grande tendance d’accessibilité, où la fabrication/conception va se rapprocher des individus. On a vu que le prototypage rapide c’était chouette et maintenant que tout le monde y a accès, alors qu’est-ce que ça change ?

(5)Par exemple, ça peut donner le Glif : 2 designers mettent une idée sur le marché en seulement 5 mois (et en plus financée par les clients). Juste deux personnes, qui ont conçu un accessoire pour l’Iphone, lui permettant d’être monté sur un pied photo, ayant remarqué que la caméra n’était pas mauvaise.
Pour le mettre au point il fallait absolument passer par des prototypes, pour voir ce qui marchait ou non. Et c’est comme ça qu’ils ont pu avancer en produisant des itérations rapidement: en faisant appel aux services de Shapeways. En envoyant un fichier et recevant quelques jours après le résultat, et ainsi de suite jusqu’à le mettre au point.
Grâce à ces services, ça ouvre des opportunités même pour une petite équipe. Seulement ça prend quand même plusieurs jours à chaque fois… du coup imaginez si ils avaient eu une imprimante sur leur bureau ? Peut-être que ça ne serait pas 5 mois, mais seulement semaines qu’ils leur auraient suffit…

(6)Justement, le projet RepRap vous propose de monter vous-même une imprimante 3D pour environ 300-500€ : moins cher qu’un Ipad (…).
Au départ ça vient de l’équipe du Dr Adrian Bowyer de l’Université de Bath, en Angleterre. Ils s’intéressaient au vivant, et sa capacité à se reproduire, se répliquer. C’est comme ça qu’ils en sont venu à inventer la RepRap (pour replicating rapid prototyper) une machine capable de se répliquer (à l’exception des moteurs, de l’électronique et de la visserie). Car c’est une de ses caractéristique: toute les pièces blanches que vous voyez là ou là ont été réalisé par une autre reprap (soit ~50% des pièces qui la compose).
Ils ont mis au point un premier prototype en 2006-7, et quelques années après on en comptait plus de 4000 en circulation, leur nombre faisant plus que doubler chaque année en fait, avec une croissance estimé à environ 300% (et quand on compare ça aux ~24% de l’industrie de tout à l’heure, à méditer).

(7)Avant de voir l’impact que ça peut avoir sur la conception je voudrait m’attarder un instant sur ce projet, car en soi c’est un cas extrêmement intéressant d’open-source hardware. Comme on peut le voir sur cet « arbre généalogique », le projet démarre vers 2005 et au départ le développement était assez linéaire, mais grâce à la dimension open-source du projet toute une communauté se forme et vers 2009 le nombre et les variations de reprap explosent… Ce n’est plus une petite équipe dans un labo mais des milliers de personnes qui participe à l’avancement et la diffusion du projet. Certaines grandes compagnies (qui pour le coup on un modèle linéaire) ont d’ailleurs senti l’intérêt grandissant pour des machines de cet ordre de prix et 3D System a ainsi racheté Bits from Bytes qui commercialise des kits basés sur un modèle de reprap.
Ce qui était également curieux avec la publication de ce schéma, c’est qu’il n’existait pas de telle visualisation de touts les projets en cours au sein de la communauté, et en se voyant mentionné beaucoup ont été remotivés pour continuer leur projet.

(8)Mais, comme on l’a vu avec le Glif, qu’est-ce que ça change ? Car à ce prix là ce n’est pas non plus la qualité d’une machine professionnelle.
Et bien par exemple : en séance de créativité, ça permet de produire ce qu’on pourrait considérer comme des croquis 3D, des Objets Intermédiaires de Conception (OIC), dont on sait qu’ils sont très puissants pour communiquer au sein d’un groupe, et avec le coût matière/reprap on hésite plus (accélération du processus de conception).
(9)Ce ne sont pas encore de véritable prototypes, mais il faut savoir qu’une machine bien réglée s’approche des entrée de gammes professionnelles et permet de produire des objets usuels comme…les lunettes que je porte en ce moment ^^

(10)(et j’éditerais la suite quand j’aurais tu temps et si je m’en souvient encore)

(11)Fab

(12) factory at home

(13)Résumé

(14)evo pratique BM

(15)opendesignnow

(16)meta-design

(17)Concrètement,48h

(18)Conclu/pers

(19)Merci!

Pour l’article complet :
Fabrication Additive Et Open-Design – Article Complet_web

Bien fait d’emmener la RepRap en tout cas, et le support pour la bobine a fait ses preuves de montage/démontage rapide ^^

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RepRap is back !

Again, and again, and again…

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hotend v6 + open-x-carriage + greg hinged wade : beauu

Pendant LabtoLab je n’avais malheureusement pas eu le temps de refaire fonctionner la reprap. Mais voilà qui est corrigé 🙂

J’en ai profité également pour passer en calibration volumique : à partir de la version 40 skeinforge ne calcule plus en longueur de plastique extrudé (qui sort de la buse), mais en volume de plastique qui entre. Ce qui implique de changer le nombre de pas que doit faire le moteur pour faire avancer le fil de 1mm (quelques produits en croix et upload de firmware en perspective).

Le scan du gant avait été l’occasion d’essayer Skeinforge pour la première fois, la quantité de réglages qu’il faut apprendre rebute au départ, mais vaut le coup. La qualité est franchement d’un autre niveau (la nouvelle tête joue aussi probablement).

Par contre (ah oui sinon ça serait trop facile), j’ai finalement monté la v6 sur un extrudeur Greg car j’avais des soucis avec mon Adrian, malheureusement les points d’ancrage pour les tiges filetées supportant la tête sont assez mince, et la chaleur qui se propage le long des tiges (malgré le bloc de PEEK) en a déformé un… argh.
Qu’à cela ne tienne ! Aux grands maux les grands remèdes !

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Bouclier-radiateur en alu avec ventilo de chipset… nà. Un sacré montage mais joie des bénéfices d’un refroidissement actif (un néon bleu en prime).
Reste juste quelques petites fuites au niveau de la partie chauffante, malgré avoir essayé d’étenchéifier ça avec du ruban PTFE de plomberie, ça empêche pas d’imprimer tout à fait correctement mais je préferais que ça soit parfait.

En proposant de dépanner un élève avec un proto j’ai également pu m’initier à l’utilisation du support, y’en avait beaucoup pour un premier essai, mais apprendre à utiliser cette fonction ouvre de grandes possibilitées pour la reprap. Malheureusement une vieille poulie a cassée vers 15% (mais pas plus mal vu la quantité de support qu’il allait utiliser). Heureusement j’en avais une d’avance…

Elle a bien tournée du coup, les réglages de Skeinforge commencent à s’affiner, et comble de la classe pour le geek ayant une reprap : imprimer sa monture de lunettes et les porter avec fierté 😉

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(ok faut avouer qu’en bleu translucide c’était pas top…)

Bon la prochaine fois je passerai ptet à Sprinter, un nouveau firmware permettant d’aller à des vitesses théoriques folles jusqu’à 150-300mm/s (pour comparaison les imprimantes professionnelles que j’ai pu voir allaient à environ 30-40mm/s).
Mais pas demain car demain c’est Futur En Seine 😀

Bootcamp FabLab at Ping

Voilà la mise à jour !

(à voir en plein écran pour avoir les éventuelles commentaires)

Pour la reprap, c’était presque parfait, ne restait plus qu’un malheureux bug avec la sonde de température, mais au final preuve qu’on peut combiner prusa+gen6+alim ATX et beaucoup d’improvisation.


Du coup on peut dire que c’est la CNC qui a gagnée la course, hâte de la voir en fonctionnement en mode fraisage (l’occasion de jouer avec madMeshMaker ?)

Je vous conseille également le compte-rendu de Nod-A (par ici : http://nod-a.com/2011/04/bootcamp/), sinon en plus du « photojournal » voici quelques autres trucs 🙂


On s’étaient répartis le travail sur les différentes machines et la doc, pour ce dernier point un outil semble assez sympa : booki.cc
Une sorte de wiki collaboratif qu’on peut exporter en pdf, prêt à être imprimé

http://www.booki.cc/bootcamp-make-ta-machine

En plus de contribuer directement sur le wiki reprap de temps en temps, avec une nouvelle page pour la Prusa par exemple (par ici), entièrement traduite en français grâce a Laurent et les autres !


La cnc qu’il a fallut convertir de pouces en mètres… ce qui donna quelques soucis mais une grande contribution pour la cnc open-source http://www.oomlout.com/a/products/cnc1/


Si vous allez à Nantes, vous passerez probablement au Lieu Unique; autrement la boulangerie d’Honoré qui n’est pas très loin vaut également le détour, pas besoin de leur faire de la pub mais vous ferez la queue pendant 15min puis comprendrez pourquoi (bon prix, beaucoup de choix, délicieux = nouveau rituel du matin avant de retourner à Ping)


Pour le réseau de visio-conférences des FabLab
http://www.fablab.is/w/index.php/Multipoint_Conference_Unit_%28MCU%29

On aura ainsi pu avoir une fenêtre sur les autres FabLab et assister aux cours de la Fabacademy le mercredi, avec Neil Gershenfeld et d’autres (mais le signal est pas top)

Dans le même sujet http://bigbluebutton.org/ à l’air super.


Pendant la petite initiation Arduino, on aura notamment découvert ces deux sites
http://fritzing.org/
http://urzhiata.emoc.org/arduino.html (avec de chouettes projets sonores 🙂


Parmis la foule de projet, il y en a un qui va être de faire une sorte d’arbre généalogique des reprap. Et http://cacoo.com aura été pratique pour faire une ébauche d’organisation façon un peu mylovelycharts (cf)


La reprap serait positive-carbone en fonctionnement d’après Adrian Bowyer : https://twitter.com/#!/yorkhannah/statuses/52426035416936448 (tiré d’une conf. à laquelle il aurait participé récemment)


Erik a ajouté une page bien utile sur son wiki, ou comment utiliser Sketch’up pour l’impression 3D en exportant des .stl grâce à un petit plugin (penser à ne pas passer par « export » mais dans l’onglet « outil »>export to dxf or stl)
http://wiki.ultimaker.com/Using_SketchUp_for_3D_printing


Deux kickstarter-like (puisqu’on ne peut pas l’utiliser en dehors des usa) pour crowdsourcer un financement de départ pour un fablab par exemple
http://www.kisskissbankbank.com/
http://fr.ulule.com


http://codelab.fr un forum qu’il est bien pour apprendre une tonne de chose sur un peu tout ce qui est lié à du code, et dont on va squatter un peu la section « hardware+DIY »


Et ne pas oublier http://fablab.fr/ qui devrait bientôt adopter un nouveau logo, composé aléatoirement de lettre formées par divers objets


Ah sinon Repsnapper 352 marche en fait, suffit de cocher enable pour le retour de température… pas mal de changement à venir grâce à ça. En plus j’ai pu ramener un peu de PLA bleu, ça changera du vert !

En conclusion c’était une merveilleuse semaine, pleine de fablab, de machines, de discussions, d’open-source… et toujours dans une super ambiance 🙂

Expérience d’autant plus intéressante pour moi qu’en juillet on devrait faire un workshop montage de reprap à Barcelone avec l’ensgsi-tempus-les universités du maghreb-toussa, où je serai cette fois du coté des animateurs ^^’