I have some machiavelous plans to spread my open-hardware projects by leveraging the FabLab network.
It came during Fab9 after a talk about how to scale from 1 to 10 000,
it was interesting to hear but still in the old model of outsourcing to china… I thought we could invent a better way 🙂
The thing is simple :
1) I’m starting to design and build all my machines and even some furniture (desk/shelves/etc.) around a basic set of components/ingredients.
2) Since these are basic ingredients that could be used in many projects (not only FoldaRaps), it make sense for any fablab to stock some of them (or I can remotely dispatch my stock in fablabs around the world)
->then like a simple lasercut lampshade I can just send recipes instead of products, via the fablab network, bringing opportunities for everyone
We will prototype that with my 3rd FabLab « Open-Edge », it will serve as an experiment to tell how much space/etc. is required to make 100 FoldaRaps
Which is not that much, but scaled at the size of the network, we only need a dozen of fablabs to out-compete even a giant like RolandDG or other traditional manufacturers (that’s when I started to smile 🙂 )
Why no one did it before ? We don’t care about making a pile of money, like for the printed part I’m buying from the community I’d prefers to distribute the profit.
The workshop we are planning together could be the first iteration of this idea, it will require a bit of works but then things will be easier to replicate.
The goal being to show next year during Fab10 in Barcelona that we were able to hold the challenge and that we can start replicating the concept in more labs.
This sort of « open-source business model » is my next experiment after the distributed manufacturing for the current batch2.
Technically how it happens ?
At only 20-30 kits it became interesting to have the components ordered by the lab instead of me shipping them to the lab (especially when it’s on another continent 😉 )
My idea is to help at sourcing every components then coming to teach people how to build a machine (and other things), in exchange of just a 5% return on each machines (that’s my try at « how to make a living while sharing »).
What to do next ?
We have 5 month to gather everything needed for the workshop, I’ll just have to bring the special parts like the hotends for this time 🙂
Chaque année les FabLabs se retrouvent à l’occasion d’un forum annuel, cette année c’était la 9ème édition donc il s’appelait Fab9, et c’était au Japon dans la ville portuaire de Yokohama.
Récit de cette aventure au formidable pays du soleil levant.
Comme je me suis un peu étalé voici déjà la conclusion, ceux qui voudront pourront continuer même si l’album photo devrait être déjà assez parlant 🙂
TL;DR :
Le mouvement gagne de l’ampleur, le fait le plus marquant est peut-être sa reconnaissance par les institutions. On voit des FabLabs s’ouvrir dans des bibliothèques, des écoles, même des musées. Les gouvernements de plus en plus de pays comprennent l’intérêt de voir se développer ce type de lieux (créativité++), saisissent le potentiel.
Au point que l’on pourrait s’amuser à y voir la un nouveau terrain de compétition, les USA annoncent un grand plan pour soutenir la fabrication additive puis les FabLabs, l’Angleterre également, la Chine, maintenant le Japon, et la France.
Le mouvement gagne en maturité et en reconnaissance mais est aussi en train de se faire absorber, de nouveaux acteurs entrent en scène, pas toujours avec les mêmes valeurs il va falloir faire attention à les préserver si l’on veut éviter une disparition de l’esprit d’origine.
18/08
Démarrage en trombe.
Deux jours avant je déménage.
Ayant perdu ma trottinette des mois avant, je me décide à en racheter une pour emmener là-bas afin de faciliter les déplacements, avec le recul c’était une très bonne idée, surtout que c’est grâce à elle que j’ai pu attraper le train 2minutes avant son départ, tout les bagages sur le dos (geonaute powa avec les brettelles cachées dans l’arrière du sac).
Direction l’électrolab de Nanterre en espérant squatter un canapé pour prendre l’avion tôt le lendemain : erreur, sur place les autres me conseillent de partir directement pour CDG, en vérifiant les itinéraires via le site de la RATP je me rends compte qu’ils ont raisons, pour arriver à 5-6h il faudrait partir à… 2h du matin. Mieux vaut dormir à l’aéroport (une leçon dont je me souviendrait à présent, par exemple pour aller en Italie dans quelques jours^^).
19/08
CDG->HTW->HND
D’autres personnes passent également la nuit sur place.
Après un brin de toilette j’ère dans le terminal 2 en attendant que l’activité reprenne (faim).
On pense à Lost in Translation.
Les comptoirs d’enregistrement finissent par ouvrir. Pas mal d’européens semblent être du voyage mais aussi beaucoup de japonais, je suppose que je partage la même destination avec la dame devant moi, je la retrouve encore par la suite dans la zone « duty free », supposant qu’on se dirige bien à même porte d’embarquement. Le vol n’est pas direct Paris-Tokyo, nous avons une correspondance par Heathrow en Angleterre, et malgré le décalage horaire (départ 7h, arrivée 7h30) nous avons peu de temps pour changer de terminal. Je ne me faisais de soucis, mais en voyant stresser la même japonaise qu’au départ, j’en profite pour la suivre encore une fois et emprunter les fast lanes qui nous permettent d’arriver à l’autre porte d’embarquement avec un tout petit peu d’avance, ouf !
Tout le monde prend place. J’ai le hublot, niark 🙂
I’m going to japan !
I’m going to japan !!
I’m going to japan !!!
Avec mon t-shirt Totoro j’assume mon coté touriste (au fond, j’adore votre culture, aimez moi).
Je profite des 12h de vol pour réviser mon japonais avec deux manuels qu’on m’avait offert il y a des années et auxquels je n’avais pas vraiment touché jusque là. Encore un moyen d’augmenter ses chances de survies une fois sur place 😛
20/08
Landed tomorrow (5h35 local time).
Le soleil se lève avec notre arrivée, j’ai du temps, l’hôtel ne m’attend que pour l’après-midi, j’en profite pour avancer lentement en observant tout ce qu’il y a autour, essayant de traduire les affiches et caractères que j’aperçois, c’est amusant.
Passé les formalités douanières il faut se débrouiller, dans un monde inconnu, où tout est à déchiffrer. Ça ne me gène pas de passer 5 min devant l’automate qui délivre des billets avec un livre pour transcrire les symboles en son et l’autre pour traduire et donner un sens à ces mots, mais rapidement quelqu’un me demande où je vais (Yokohama ekii / Gare de Yokahama) et me montre ce qu’il faut faire. L’impression sera confirmée par la suite, mais dans le coin les gens sont plutôt sympa avec les étrangers, particulièrement avec les Français.
Il doit être un peu plus de 6h quand j’émerge de la gare centrale.
Via le groupe des gens qui se rendent aussi à Fab9 on avait pu échanger de précieuses informations, comme par exemple que l’office de tourisme donne des carte sim permettant aux étranger de se connecter à des hotspot wifi à quelques endroits dans la ville (accès data = utilisation possible du GPS, où comment espérer ne pas se perdre et donc hautement important).
Le flux des voyageurs commence à s’intensifier, l’office n’ouvre qu’à 9h, après avoir fait trois fois le tour de la gare je décide d’aller me promener dans le quartier.
Le soleil est déjà haut, des vieux avec des portes-voix tendent des prospectus devant la gare, on dirait que c’est à propos d’une manifestation mais difficile d’en savoir plus.
J’adopte une stratégie d’exploration en étoile, je pars tout droit vers le nord-est en suivant une grande artère et dès que je me retrouve bloqué au premier carrefour géant je prend à droite et continue tout droit le long d’une plus petite rue, au bout d’un moment je fais demi-tour retourne au point bloquant mais de l’autre coté et continue de suivre la large route.
C’est propre, il faut chaud.
Je réalise que l’odeur ambiante de cette ville me fais penser à celle d’une tente stockée dans un garage, un mélange de plastique un peu humide et poussiéreux. C’est peut-être moi qui projette ce sens mais j’y trouve un lien avec la récente époque industrielle du Japon, un coté « early adopter » des technologies et du plastique, qui auraient doucement vieilli depuis.
La route monte, ma nouvelle bifurcation me conduit vers un petit parc, quelques vieux s’y promènent déjà. Si les pigeons semblent similaires aux nôtres, quoique plus sveltes et moins estropiés, les cigales par contre sont très différentes, bien plus marqués et stridentes.
Il est un peu plus de 8h, à force de tourner je me retrouve vers mon point de départ, je croise à nouveau les vieux qui donnent des flyers, le flot de « salary men » a pris de l’ampleur. L’office de tourisme n’étant toujours pas ouvert je ressort, et me pose dans un Starbuck Coffee repéré en passant. J’aurais aimé quelque chose de plus local mais au final je me suis raccroché à quelque chose d’un peu familier.
Pour y être allé une fois je reconnais le principe d’une personne qui vous accueille et prend votre commande quand ensuite quelqu’un vous appel par votre prénom une fois qu’elle est prête (tient d’ailleurs j’avais déjà déjeuné dans un Starbuck le matin d’avant…). L’instant d’avant j’avais préparé ma phrase pour désigner ce que je voulais mais évidemment au moment de le dire je m’emmêle et l’anglais nous sauve le serveur et moi, arf, bien tenté.
9h et quelques, le temps s’est dilaté ou bien c’est le fait d’être arrivé aussi tôt et sans doute d’avoir l’impression de tout redécouvrir, mais la journée ne fait que commencer alors que j’ai l’impression de ne pas m’être arrêté depuis mon départ de Nancy.
L’office de tourisme est enfin ouvert. Cette fois je suis un peu mieux préparé et j’arrive à demander la carte wi-fi qu’il est possible d’avoir (watashi ha wi-fi cardcard hoshi dess ka), l’hôtesse continue en japonais… voyant que je n’arrive pas à poursuivre elle passe à l’anglais en me félicitant pour mon accent, elles croyaient que je parlais le japonais (peut-être qu’elles disent ça à tout les touristes mais ça fait plaisir, surtout que je trouve finalement les sonorités ou les constructions de phrases assez simple comparé à d’autres langues, des années à être nourrit aux animés et manga ont sans doute pas mal aidé aussi pour avoir l’oreille ou les intonations :p)
Armé du Graal de la technologie qui devrait me permettre de me reconnecter au monde je pars à la chasse des hotspots repérés sur la carte qu’on m’a donné. Il n’y en a pas tant que ça… la plupart du coté que j’ai déjà exploré, du coup je me dirige vers le sud-ouest pour changer.
Devant la sortie de la gare il y a un de ces minuscules comptoirs à ramen avec de simple rideaux pour s’isoler de la rue, j’aimerais bien y manger au retour, ça colle parfaitement avec l’image qu’on en vois dans certains manga et c’est souvent imbatableimbattable en rapport qualité/prix.
A force de pérégrinations dans les quartiers au sud de la gare, entre ponts et ruelles, je fini par tomber sur un hotspot dans une ruelle puis un autre à peu prêt stable sur un coin de parking, à l’ombre d’un petit muret.
J’en profite pour poster une photo sur Internet, signaler que je suis bien arrivé. Vu comment il a fallu lutter pour avoir un brin de connexion ça paraît mal parti pour espérer compter sur le support de google-map, je repère la direction de l’hôtel et me prépare pour repartir. Pas de soucis j’avais compté large afin d’avoir le temps de me perdre 🙂
Retour à Yokohama Station, cette fois avec un poil d’expérience en plus, j’arrive à trouver la ligne de train qui pourra me conduire à Ichikawacho (différentes compagnies se partages différents réseaux ou partie de lignes selon les directions et distances). Ayant repéré les signes représentant la station et les précédentes je sors au bon moment, fier d’avoir réussi à me débrouiller sur ce trajet.
Le pire reste à venir 😛
En France j’avais essayé de repérer le chemin entre cette station et l’hôtel avec street-view, mais en croyant reconnaître la direction je pars dans le mauvais sens. En essayant de franchir le canal que j’imagine me séparer de la zone où je dois aller je me retrouve au pied d’une entreprise dont les employers partant manger me disent quelque chose signifiant « wrongwrong way », au temps pour moi… Du coup je pense avoir retrouvé le nord, arrive du bon coté du canal mais moi voilà à parcourir des rues de magasins européens, de vêtements ou de luxe. Je longe une rue puis l’autre en sens inverse, c’est interminable avec la valise à traîner derrière soi, d’autant plus avec la chaleur moite du pays, pas une brise pour se rafraîchir. Je fini par prendre une boisson à un de ces distributeurs qu’on vois tout les 100m.
Pour l’anecdote il paraîtrait qu’il existe un accord entre le gouvernement et les grandes marques qui contrôlent ces distributeurs afin qu’ils délivrent leur contenu gratuitement en cas de catastrophe, permettant à la population d’avoir un stock maillé ainsi partout (du moins ça expliquerait pourquoi il y en a autant, plus que la simple chaleur en été).
Un peu rechargé je décide de reprendre l’exploration vers la première rue que j’avais choisi mais en suivant le canal cette fois. Au bout je trouve un point d’information d’une grande importance, une carte du quartier avec le classique point rouge « vous êtes ici! ». En l’occurrence je suis à l’exact opposé de là où je pensais être… mais maintenant au moins je vois où aller.
14h, finalement arrivé à l’accueil du Yokohama Hostel Village !
Le temps de s’enregistrer, régler (comme on nous avait dit c’est un pays où la carte bancaire est peu utilisée, il vaut mieux avoir suffisamment des espèces sur soi), attendre que la chambre soi prête, profiter de la connexion wi-fi à l’accueil, poser les bagages et on repart, cette fois léger et en trottinette, vers le stade municipal (comme point de repère pour la suite), puis vers le port afin de se rapprocher stratégiquement du Yokohama Creative Center dont il me reste à découvrir le bâtiment.
Face au dilemme du choix trottinette ou FoldaRap, j’ai bien fait de prendre le moyen de transport (déjà pour prendre le train au départ), on voit quelques vélos mais rien d’autres parmi les moyens léger (plus tard on m’apprend que il y a eu aussi une mode de la trottinette ici, mais qu’il y a tellement de monde que ça n’était pas facile à utiliser, pourtant à Yokohama ça passe bien et c’est très pratique, peut-être qu’après l’avoir aperçu d’autres la ressortirons ^^).
La skyline du port est facilement reconnaissable, c’est bien pour se repérer et tomber sur le YHC où commence Fab9 🙂
J’entre par la porte de derrière, tombe sur Giovanni Re (venu faire quelques démo pour Roland DG), et retourne vers l’entrée prendre mon badge et sac de goodies. Je croise Peter Troxler et quelques têtes qui me disent quelque chose. Dans le hall des petits stand présentent des projets de FabLabs japonnais en lien avec de grand sponsors (ça rigole pas, Sony, Toshiba, Samsung, Roland DG…).
Le hall se rempli peu à peu.
Et là arrive ce qui se passe quasiment à tout les événement auxquels je suis allés récemment, je retrouve Camille Bosqué et Laurent Ricard (ou d’autres amis Français, et à chaque fois on se dit qu’on se vois plus souvent à ces occasions à l’autre bout du monde que chez nous :p). Ça fait quand même du bien de voir des têtes familières.
Fab Cocktail, lancement du forum par les officiels, Hiro, Neil, Sherry, le Maire. On casse un symbolique tonneau de saké pour célébrer et tout le monde trinque dans des bol en bois cubiques, pas pratiques mais gravés au laser.
Il est également temps de s’inscrire pour ce qui se révelera mes moments préférés de la semaine, les FabFoodWorkshop, chaque soir on pourra apprendre à cuisiner une recette Japonnaise 😀
Retour à l’hôtel, première nuit sur mes 3 tatamis. Dehors il fait encore étouffant, avec la clim dedans on est bien.
21/08
Les journées ensuite sont un peu plus routinières.
Le matin on déjeune au Opening Port Memorial (lieux/monument célébrant l’ouverture de la ville et du Japon au monde extérieur), s’ensuit des rapides présentation de FabLabs en 3 minutes, puis en fin de matinée un petit « fabbercize » (moment de gym tonic qui semble avoir été introduit par les Islandais lors d’une précédente édition et devenu culte depuis) et des présentations un peu plus longue de projets. Ce premier jour ça parle notamment d’Origami Science avec Tomohiro Tachi, « How to fold anything ». Les origamis qu’ils arrivent à concevoir à l’aide de la puissance de l’informatique sont d’une autre complexité que les cocottes en papier. Il s’agit là de déployer n’importe quelle forme à plan pour la recomposer par une multitude de plis qui vont limite se rapprocher des techniques de papier froissé.
En tout cas c’est toujours un pas de plus dans la direction de la matière programmable (qui est un peu l’objectif fondateur du cours de Neil Gershenfeld ayant donné naissance aux FabLabs, dans les présentations de certains labs une contribution possible/espérée à cette recherche est explicitement mentionnée et semble avoir un peu plus l’approbation du grand sage que les grand classiques projets d’éducation et de démocratisation des outils de fab. num. Même si une conséquence de leur mise à disposition est de générer des opportunités, des projets et des recherches qui vont pouvoir peut-être se recouper avec celles du MIT).
De la même manière qu’on plie du papier, on peut plier du verre, de l’ADN, du graphène…
molsy.net
Les après-midi c’est « workshop » un petit peu de pratique mais beaucoup d’échanges théoriques sur 4 grands thèmes : tools, processes, projects, programs.
Le première jours je choisi tools, on va pouvoir avoir un mini cours sur les FabModules par Neil. La suite de logiciel reste un peu hermétique mais ça à l’air puissant (à condition d’utiliser les mêmes machines qu’ils conseillent afin de pouvoir dialoguer directement avec depuis le module adéquat).
Ha, Haha, le lendemain c’est présentation des labs Français, j’avais d’abord dit à Sherry que ayant vu les mails à ce sujet un peu tard je ne pensais pas passer. Mais à la réflexion c’est un peu une occasion unique. Ce qui me laisse une nuit pour assembler une petite présentation sur la base d’images utilisées à Toulouse (link FabToulouse Conf) et ailleurs. Du coup j’ai pu brièvement montrer les trois FabLabs dans lesquels je suis le plus impliqué, le Nybicc (asso), le Gsi Lab (univ) et Open-Edge (entreprise), ce dernier étant un peu particulier puisque son modèle économique est basé sur la production de machines à destination des autres labs (transformation de mon statut d’auto-entrepreneur en SAS), avec pour le moment la bien connue FoldaRap, le tout avec un soupçon de fabrication distribuée 🙂
FabFood : Sushi/Maki !
22/08
D’autres présentations de FabLabs.
Parmi les projets, Roland DG, puis Otherfabb et leur Othercutter financé sur kickstarter et Formlabs pour finir. Il était intéressant d’avoir dans la même matinée trois entreprises aux modèles assez différents (grand groupe, DIY, start-up), mais qui sur une question toute simple se rejoignent : « au fait c’est open-source ? »
Certaines ne répondrons pas…
Workshop Processes/materials pour cette fois, à propos des techniques de fabrications et plus particulièrement des composites. Où il est toujours extrêmement intéressant de rappeler que dans les tables bien documentés de résistance/densité ou autre classements des matériaux, si l’on trouve les composites de très haute technologie comme certaines céramiques etc. dans le haut du tableau, les composites d’origines végétales (« Kanshitsu »)ne sont pas très loin sont même imbattables en terme de ratio prix/performance (parmi les exemples cités pour le rappeler, on faisait bien des avions en bois, or l’aéronautique est bien l’un des domaines les plus exigeant).
Ce qui me fait sourire en pensant aux projets de vélo en bois dont je discute parfois avec un ami, non seulement le vélo à de l’avenir, mais d’autant plus en composites naturels (et fabriqués dans les fablabs du coin évidemment).
FabFood : Onomiyaki
À partir de ce soir le SuperFabLab est open all night !
Qu’est-ce qu’on pourra bien y fabriquer ? 😉
Une RepRap à glace ? Comme détournement possible de la machine du FabBar qui sert à faire de la glace pilée
23/08
résentations de FabLabs. On commence à avoir l’habitude, mais il faut dire aussi qu’il y en a de plus en plus chaque année. Alex représentant celui d’Amsterdam nous aura cependant réjouit avec un retour aux sources revendiqué. « Nandakoré! » (c’est n’importe quoi, en japonais), à propos d’une possible paresse technologique où l’on abandonnerait un peu trop vite nos savoir-faire au numérique. Dans une approche qu’ils nomment « makers guild » ils reviennent aux racines de l’artisanat et du travail du bois, particulièrement les techniques d’assemblages qui font parfois défaut dans les projets de labs (l’exemple pris étant celui des assemblage par créneaux de planches préalablement découpé au laser, les gens ne prenant pas soin de l’appliquer correctement ou de réfléchir à d’autres solutions d’assemblages). Comme magnifique exemple une table dont il fallut la huiler/poncer de nombreuses fois.
S’en suis justement les FabLabs du Japon, qui résonnent bien avec ce qui a été dit avant. On est vraiment dans un esprit de « digital craftmanship », d’artisanat numérique où le fait main et la finition ont encore une grande place (celui de Kamakura est un bel exemple).
La grande présentation de ce matin a pour thème « 10 to 10 000 », si l’on peut faire n’importe quoi une fois, il est beaucoup plus difficile de le refaire un grand nombre de fois. Nous sommes en visio avec Bunnie Huang, chercheur associé au MediaLab du MIT qui explique comment passer de quelques prototype à un début de production en série ; les différents coûts d’échelle entre l’impression 3D et l’injection, les délais, les avantages/inconvénients, quelque bonnes pratiques, bref tout pour passer à l’échelle.
Cette présentation était particulièrement intéressante étant donné que le projet FoldaRap commence à prendre une ampleur où je ne peux plus faire les choses de la même manière qu’au début. Et pourtant, le modèle qui nous est présenté ce matin à quand même un goût bien classique d’outsourcing Asiatique.
Ajouté à ça une discussion la nuit dernière avec un des représentant du géant Roland DG qui commence à se rapprocher du mouvement Makers, j’étais un peu troublé… quelle place (nous autres pauvres petits néo-artisants :P) allons nous avoir face à ces logiques industrielles ? Quelles alternatives pourrait-on inventer pour s’en protéger tout en créant notre propre voie ?
C’est plus fort que moi, impossible de faire les choses de manière classiques, après une nuit pour ruminer tout ça inconsciemment et cette présentation qui force à réagir, je commençais à voir une piste que j’aimerais bien tester ^^ Neil proposa d’ailleurs à Bunnie de choisir un projet et de comparer pour voir l’efficacité entre son sourcing traditionnel bien rodé et un mode de fabrication distribué sur le réseau des FabLabs.
Jusqu’à présent cette idée de fabrication distribuée est souvent évoquée dans le potentiel des FabLabs sans jamais avoir été véritablement mise en place de manière productive, c’est la piste que je compte explorer comme prochaine expérience pour le projet FoldaRap, en allant bien plus loin que la fabrication distribuée des seules pièces imprimées : en faisant levier du réseau de FabLabs et autres micro-usines locales partagées, il suffirait que quelques dizaines de ces lieux produise quelques dizaines de machines pour qu’au total on dépasse la production de Roland DG (mouahaha). Et on va le faire. Pour tout vous dire ça commence même en février avec le Garagem FabLab, qui deviendra la tête de pont locale du projet FoldaRap au Brésil 😉
La seconde grande présentation concernait une équipe de jeunes designers/ingénieurs/entrepreneurs, qui après avoir pas mal voyagé et résolu divers problèmes qu’ils rencontraient, sont revenu au pays et se sont donné comme nouveau défis d’imaginer pour leur voisin âgé ce que serait le fauteuil roulant aujourd’hui au regard de l’évolution des téléphones portables. La démarche est pas mal, le concept semble rencontrer son public, ils déménagent rapidement aux US, ça fait moins fablab mais toujours une belle histoire en devenir.
L’après-midi l’atelier « programs » est consacré aux Fab Foundations, ces associations, groupes ou fédérations locales, régionales, nationales ou internationales. La grande nouvelle c’est l’annonce du lancement de la Fab Foundation (ou plutôt la renaissance, la 1ère avait échouée), nouveau site centralisant des ressources pour FabLabs, la liste des labs, etc. Le site est plutôt agréable, mais perd le coté grass-root du wiki.
FabFood : Okonomiyaki ?
24/08
Dans les présentations de ce matin je retiendrais notamment la mention de l’initiative FabLab@School qui pourra peut-être intéresser l’ENSGSI, les vélo en bois du FabLab Arabia, et surtout le succulent rappel de Bart Bakker : il y a quelques décennie existaient des clubs qui rassemblaient des jeunes et moins jeunes qui s’intéressaient alors à la radio, à la photographie et diverses passions qui rappellent évidemment aujourd’hui les FabLabs. On invente rien, on le savait déjà mais il est toujours bon de tirer les leçons de la disparition de ces clubs, qui n’avait pas su se renouveler avec leur temps, ou simplement été balayé par une société plus consommatrice que curieuse.
Les deux longues présentations seront faites par un artiste Japonais et Jeff Koons (enfin un de ses assistants). Celle de Kenji Toki (kenjitoki.com http://kenjitoki.com/ukproject/urushi.html ) était superbe, une magnifique exploration de l’Urushi, la laque, qui combinée avec la fibre de chanvre donne un composite étonnamment résistant (Kanshitsu, comme évoqué dans le workshop de l’autre jour ça), par exemple des pièces d’armures de samouraï étaient réalisées ainsi. Son approche semble très scientifique, il va d’ailleurs travailler avec un laboratoire afin de mesurer les limites de ce matériau, qui pour une densité proche de 1 est aussi résistant que du bois. Une petite structure tubulaire de composite supporte 1780kg !
Après-midi workshop libre.
Ce soir je change d’hôtel, après mon trois tatami je vais dormir deux nuit dans un « capsule hotel ». Pas mal mais un peu serré, en revanche il y a un Onsen (bain/sauna) commun dont j’ai pu profiter tout seul.
FabFood:Curry !
25/08
Dimanche, workshop libre
Dernier FabFood: Udon !
26/08
Le Yokohama Creative Center a été réorganisé pour une matiné grand public où sont exposé divers projets de FabLabs. J’en profite pour faire broder mon sac d’un magnifique « kansatsu, haku, tsukuru » (observe, hack, make).
Symposium
Et enfin, le grand événement de la semaine, le Fab Symposium, dans l’immense Kanagawa Art Theater. Plusieurs centaines de personnes sont présentes, parmis lesquelles de nombreux officiels. L’objectif est de donner envie au Japon d’embrasser le mouvement des FabLabs. Sur scène se succèdent différents intervenants qui vont présenter les facettes du concept, le tout se termine sur une table ronde avec Neil/Hiro et 3 ministres (ou représentant de ces derniers peut-être) des télécom, de l’industrie et de la recherche.
Au début Hiroya fait un parallèle intéressant avec la World Design Conference, qui avait lieu peut-être 50 ans auparavent, mais donc finalement l’objectif était similaire, définition du design hier définition du « fab » aujourd’hui. Trois mot-clé à l’époque : high growth / mature society / metabolism.
Dans les discussion un terme revient plusieurs fois que les traducteurs ne convertissent pas : monozukuri. Une fois rentré à l’hotel j’apprend qu’il s’agit d’un terme signifiant « l’art de concevoir et produire », il était souvent utilisé dans un contexte de défense de l’industrie Japonnaise, exactement comme on parle de Made In France aujourd’hui, les même soucis et espoirs semblent partagés par tout les autres pays.
On termine sur le film de Jens Dyvik qu’il a réalisé au cours de son tour du monde des FabLabs 🙂
27/08
Debriefing
La dernière matinée est l’occasion de discuter un peu de l’avenir du mouvement, des grandes orientation et de résumer ce qui s’est dit pendant le forum.
FabLabWorldCupContest.
Chaque année un défis accompagne le forum, l’an dernier en Nouvelle-Zélande ils devaient fabriquer un bateau, cet après-midi les participants du concours d’instruments de musique (idée inspirée du Recycled Orchestra) se lancent par groupes pour montrer le résultat de leur intensive semaine de bricolage 😉
–Post-Fab-9
28/08
Les deux derniers jours des visites sont proposés.
On a ainsi l’occasion d’aller voir comment fonctionne l’usine principal de Roland DG, qui semblent régulièrement organiser ce genre de démonstration. Les 2 trucs à retenir : un employé construit une machine de A à Z, le « digital shop » va l’accompagner (permettant ainsi de changer facilement d’une production à une autre, comparé à une production à la chaîne « 30% d’espace gagné » « 30% de réduction du temps de production »), le D-shop est principalement une sorte de manuel très visuel qui explique pas à pas la construction (ça me fait penser à nos doc. pour les reprap :p), et surtout associé à une distribution gérée par ordinateur des composants nécessaires au montage, des tournevis avec capteur d’effort et connecté en bluetooth donne l’info comme quoi la vis est bien vissé, 4 vis, ok on passe à l’étape suivante… en théorie on ne peut donc pas se tromper. On a quand même cherché à voir la faille, humaine, dans la pratique si ça arrive ? Réponse un peu embarrasée, c’est embêtant, il n’y a pas de place à l’erreur 😛 (toujours moyen de reprendre un contrôle sur l’ordi mais ça perturbe le plan si bien établi).
29/08
Le dernier jour sera passé dans la ville de Kamakura, un peu plus campagnarde que Yokohama, avec ses grands temples et surtout son charmant FabLab. Une ancienne fabrique de saké vieille de plusieurs centaines d’années, démontée et déplacée à travers le pays pour être reconstruite ici (grâce aux techniques d’assemblage du bois;) )
Kamakura is considered a highlight amongst historical cities in Japan, where you can still feel the atmosphere of traditional culture. FabLab Kamakura is located in a renovated 125 year old sake warehouse. It is a traditional wooden structure built using ancient joinery techniques. FabLab Kamakura has been working to combine advanced technology with region-rooted tradition to make a new culture. We are studying and practicing a new way of learning that will hopefully open up new possibilities for the future.
30/08
Retour dans la nuit, après être rentré de Kamakura, un dernier bol de nouilles avec l’ami Jose dans une petite échoppe du style de celle que j’avais vu le premier jour (ne paye pas de mine mais super bon pour pas cher).
L’idée est de dormir sur place à l’aéroport comme à l’aller. Manque de chance le dernier train me conduit jusqu’à la gare centrale mais pas plus loin. Je dors finalement sur le parvis de la gare, à coté de sans-abris et d’autres salary-men qui se reposent quelques heures le temps que la gare ré-ouvre, heureusement les nuits sont tièdes. La gare se rallume vers 5h mais aucun train ne part avant 6h, il n’y a personne, je me promène dans cet espace que je commence à bien connaître. Finalement j’arrive à enchaîner la correspondance qui me ramène à l’aéroport, juste à temps pour attraper mon vol. Décalage horaire, dans un sens on arrive le lendemain, dans l’autre on parcours la moitié du globe en seulement 4h.
Encore une drôle d’aventure qui se termine, un été chargé comme jamais, et voilà déjà la rentrée.
I was in Japan !
Moi qui adore ce pays, c’était un prétexte parfait pour y aller =^^=
Un jour après être rentré du festival OHM aux Pays-Bas (mini-compte-rendu de cette chouette aventure en cours de rédaction), je repartais aussitôt en direction de la Moselle pour aider à préparer le local d’Open Edge.
En attendant un post dédié à ce nouveau projet (une fois qu’on aura reçu notre numéro siret^^), voici déjà une photo du local en cours de rénovation :
J’en ai un paquet d’autres à vous montrer (un peu dans le même esprit que les travaux au Nybicc) mais à défaut d’avoir le temps de m’en occuper maintenant je voulais déjà vous faire voir ce petit aperçu.
C’était donc une sympathique/chargée/productive semaine… et la suivante est peut être même pire : me voici de nouveau quelques heures de passage sur Nancy, avant d’aller cette fois vers Le Mans pour un workshop, ensuite je reviens pour déménager mon appart, et je passe par Paris pour finalement terminer au Japon pour Fab9 !