Modèle économique / Biens communs / Micro-dons

Que deviennent les grands aspects de l’apprentissage, du travail, ou des loisirs, à mesure que la société se transforme ? C’est une question récurrente.
Comme vous avez pu le voir ici je ne peux m’empêcher de théoriser mes activités, mais je suis aussi de nature à vouloir éprouver à mon échelle, par curiosité expérimentale, les nouveaux modèles qui semblent émerger en réponse à cette question 🙂

En 2011 j’avais eu l’opportunité de pouvoir consacrer une partie de mon stage de master à ces réflexions, qu’on retrouve dans ce mémoire (le relire 6 ans plus tard me fait dire qu’on ne s’en est pas trop éloigné, les pratiques décrites sont même en bonne voie de diffusion).

Avec notamment la problématique suivante qui reste d’actualité : quand les créations sont partagées librement pour contribuer aux biens communs, quels modèles économiques peuvent l’accompagner ? A l’époque je voyais deux hypothèses : un revenu de base et/ou des micro-dons récurrents, par exemple via l’outil Flattr (page 25).

Suite à ce stage et à l’ouverture du FabLab au sein de l’ENSGSI à Nancy, mon modèle économique personnel est devenu très simple : il fallait quelqu’un pour s’occuper de cet espace, j’ai donc commencé avec mon statut d’auto-entrepreneur et continué en CDD. J’ai essayé de résumer ça dans le tableau suivant, au départ les revenus perso financent les dépensent perso ainsi que les projets, par la suite avec le crowdfunding les projets s’auto-financent et contribuent à mes dépensent perso. Au point de transmettre mon poste au FabLab et continuer l’aventure de la création d’entreprise.

Après avoir testé la vente de matériel (modèle « immédiat » dans l’open-hardware, les gens étant plus facilement enclins à acheter du matériel que de l’immatériel), le crowdfunding et l’entreprise classique (mais en y étant bénévole, j’ai investi toute mes ressources) je voudrais re-expérimenter une stratégie en partie basée sur le don, le temps ayant permis à d’autres plate-formes de voir le jour et à cette pratique de bien se développer 🙂

Flattr ?
Il n’a pas eu un très gros succès, voir presque disparu des radars ?
En mai, je reçoit une newsletters annonçant son prochain retour, l’équipe de Flattr rejoignant Eyeo (AdBlockPlus).

Gittip/Gratipay ?
Au détour d’un événement en 2013 Simon me faisait découvrir Gittip qui allait encore plus loin dans le concept et la cohérence du libre, ça avait l’air génial (mais j’étais déjà bien occupé). Malheureusement cet outil a dévié de son origine et ne semble plus un choix très intéressant.

Aujourd’hui la tendance est aux Patreon/Tipeee. Et ça semble même bien marcher.
D’après leur conditions, l’original premier serait mieux que la seconde copie (5-10% de frais au lieu de 9-23%). Mais ça reste des intermédiaires, un don direct est plus efficace.
En cherchant si d’autres ont déjà poussé la comparaison je découvre dans cet article Beacon, orienté journalisme mais avec une très intéressante mutualisation (70% pour le créateur 30% pour la plate-forme et les autres projets, liant de fait le succès des créateurs ensemble).

Et finalement, au détour d’un billet de @Ploum, je découvre un petit nouveau prometteur que je m’en vais essayer : LiberaPay. Une plate-forme libre financé via… LiberaPay. Développée par un ancien de Gratipay qui souhaitait créer une alternative.
L’auteur de Pepper&Carrot y a créé une page (une super bande dessiné qu’on m’a récemment fait découvrir), très belle expérience libre également.

Et voici la mienne : https://liberapay.com/EmmanuelG/ 😀
J’ai commencé par rajouter le petit bouton qui va bien en haut à droite, et par la suite ça me permettra de dire à la fin d’un tuto par exemple « si vous appréciez mes travaux, considérer un micro-soutient ». En tout cas je pense que ce type de fonctionnement est plus intéressant que d’imaginer refaire une campagne de financement participative (dans l’idée de rester le plus agile possible et plutôt s’arrêter à la création de recettes facilement réplicables qu’à la fournitures de kits).

Sinon dans la même veine de ce recentrage de cohérence je viens de rejoindre Mastodon (Twitter version libre) 😉

CCI France : Autres réalités, nouvelle éducation industrielle

Fin septembre c’est à Bordeaux que j’étais, en compagnie d’Emmanuelle Roux, pour intervenir durant l’Université des CCI qui avait pour thème cette année : Envie d’industrie.

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Autres réalités, nouvelle éducation industrielle, c’était le titre du panel qui nous concernait. Nous y étions pour parler « 3ème révolution industrielle », FabLabs etc.
On commence à être rodé sur le sujet mais je me retrouve quand même toujours à improviser un peu ce que je raconte.



Université des CCI 2013 – Autres réalités… par CCI-France

En l’occurrence il s’agissait justement d’un public inhabituel pour moi : prêt de 700 chefs d’entreprises et/ou directeurs de chambre consulaire (tandis que je ramène un proto expérimental pour faire une démo, wouhou ^^). C’était donc sérieux, des gens au courant de la grosse industrie et à qui on ne la fait pas, mais qui néanmoins découvraient dans l’ensemble l’impression 3D et encore plus les FabLabs.
J’en ai profité pour rappeler les informations importantes : c’est pas nouveau (les technologies de fabrication numérique), mais ça devient accessible, et grâce au partage de la connaissance c’est là que toute la révolution commence, que d’autres modèles naissent, avec la FoldaRap comme exemple d’application concret. Elle fait toujours son effet celle-là, même de loin dans le grand auditorium, c’est peut-être les led 😉

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Je n’espérais rien de particulier de cette présentation.
Certains nous ont dit que nous avions fait plus tard l’objet de discussions durant le repas : « tu imagines, c’est des jeunes comme ça qui vont prendre notre place… », en effet (sans vouloir rejouer le couplet GenY) une nouvelle vague arrive, portant d’autres modèles, d’autres manière de faire et de penser qui vont sans doute en déranger plus d’un.
Et pourtant, ce qui m’a surpris et que j’ai le plus apprécié de ces deux jours : de nombreuses personnes ont été très réceptives à notre discours. S’en est suivit autant de rencontres et d’échanges avec des gens qui eux aussi essayent de faire bouger les choses à leur niveau.

Tout n’était pas rose, mais c’était quand même agréable d’entendre de temps en temps des mots comme usage/collaboration/décloisonnement/partage/humain.

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On retiendra ceux de Claudine Haigneré (Universcience) qui conclueront ces universités : audace et sagesse.

Les Faltazi sont de retour ?

Héhé, après monsieurfaltazi.com qui mettait en scène (avec pas mal d’années d’avance, vers 2001 ?) ceux qui aujourd’hui s’appellent Thingiverse, Shapeways, Ponoko, Sculpteo, & Co…

Ou Ekokook, la fameuse cuisine avec composteur intégré qui avait fait parlé d’elle dans de nombreux sites/blog/magazines à sa diffusion.

Voilà qu’il y a quelques jours je suis tombé sur « Les Ekovores », le troisème grand projet de prospective des Faltazi.

Encore une fois c’est un travail assez fouillé, qui vaut la balade 🙂

Qui dit prospective implique une touche d’air-design , mais au delà de nos espoirs/désirs d’écologie, éthiques, local, etc. qui résonneront avec ce projet, il y a quand même beaucoup de bon sens et des idées toutes simples à la « The Blue Economy« .

En tout cas un chouette percept plein de bonnes intentions : http://www.lesekovores.com/

D’ailleurs, dans l’idée où au final le futur c’est pas ce qui va arriver mais ce que nous en faisons, ça me donne envie de dire que quelque part la prospective ne sert pas tant à prédire un avenir hypothétique que d’en préparer le terrain. Car « rien n’est plus puissant qu’une idée dont le temps est venu ».

Et celle que j’ai hâte de voir c’est le revenue de vie : http://www.pearltrees.com/#/N-p=4433101&N-u=1_7561&N-fa=83044&N-s=1_723934&N-f=1_723934 . La aussi y’a un gros changement de paradigme qui se prépare doucement.

Tient, ça faisait longtemps que j’avais pas fait taggé un post « ecowave« , bien que les bookmarks sur le thème soient réguliers (quand même plus simple d’aggréger/diffuser que de tout commenter :p)