Emballage et développement durable // Pistes prospectives

Un petit retour en arrière avant la fin de cette série liée au dsaa… en un seul long post cette fois (et pour passer plus vite au final du vrac).

Un des trois bureaux, présentant l’ensemble des recherches prospective pour l’oral, vous aurez reconnu au fond les « images scientifiques« 

Après être parti d’emballages existant, j’avais aussi la démarche inverse qui consistait non pas à diverger mais à essayer d’explorer des principes/matériaux et trouver comment appliquer ça aux emballages. Après les pistes concrètes c’était assez libérant.

Cette deuxième phase a donc vu des concepts plus ou moins loufoques/utopiques/toutcequevousvoulez… et notamment les suivants :

Doses/grappes

Ou comment essayer de résoudre l’impossible paradoxe de diviser sans séparer, et regrouper sans suremballer, comme dans le cas…d’une grappe ou des quartier d’orange en quelque sorte.
Ce principe se retrouvait également dans certaines pistes concrètes, mais l’idée de grappe colle plus au la phase biomimétique.

Parmi les divers tentatives (notamment le 2ème plateau de l’étagère sur le bureau précédent) je n’ai gardé des photos que de celle-ci, qui se distingue par son principe de double-emploie.

Quelques arrangements possibles de bandes continues.

Il s’agit en fait de la matérialisation d’une hypothèse que faisait Ezio Manzini dans le livre Emballage, emballages (voir bibliographie du mémoire).

Une face est conçue pour la phase de manutention (matériau robuste, aucune impression superflue).

Il suffit ensuite de « retourner » l’emballage pour utiliser la face dédié à la vente en rayon (papier épais couché, impression soignée etc.), supprimant de fait un possible emballage tertiaire.
Ce qui était le cas avec cet assemblage hexagonal, formé de ces sortes de losanges (bon si ce n’est que les sommets ne sont pas fermé).

Rembourrage capillaire

Les cheveux étant une des « sources de matière inexploitée » que j’avais identifié (sauf dans le cas de marées noires comme récemment…).
En évoquant dans le mémoire une entreprise Anglaise ayant remplacé le polystyrène isolant ses colis par de la laine de mouton… ça m’avait fait dire « pourquoi ne pas le faire avec des cheveux »; j’ai donc essayé en vrai.
Avec la participation d’un salon de coiffure qui à bien voulu m’en donner un énorme sac.

De la même manière que pour la laine ils était enfermés dans des sachets.
La réponse aux chocs était correct, mais il faudrait voir pour ce qui est de l’isolation j’étais passé à autre chose avant de le tester (et faute d’avoir un thermomètre).

Agro-composites

Petit montage avec des aiguilles de pins.

Qu’il est en fait possible de thermoformer !
Ce qui permet de réaliser des enchevêtrement en plaques, ou dans le cas de l’utilisation de petit morceaux et d’un peu de colle à bois, de créer une sorte d’agro-composite moulable.

Cocons

Basée sur une des techniques issues du rapport « The blue economy« , avec une application un peu utopique.
Tel les cocons des chenilles/araignées, on pourrait imaginer avoir une sorte d’emballage universel basé sur ce principe.
Une bande pour l’ouverture facile est ajoutée à l’avance, puis l’objet à emballer reçoit cet enroulement filamentaire qui va le protéger.
(ce qui est quelque part déjà le cas lors d’une palettisations, si ce n’est que c’est un film)

Géométrie variable

Avec un emballage s’adaptant au volume contenu (d’après ce principe, voir également les autres résultat de Asknature.org pour « packaging« ).
L’élasthane offrait aussi des perspectives intéressantes dans cette catégorie.

Et cætera, et cætera…

Mais concluons avec cette dernière idée un peu folle qui était de se dire :

« Et si on faisait pousser les emballages ? »

Littéralement…directement du sol et prêt à l’emploi…

Le « pire » c’est que, comme je l’ai appris par la suite, techniquement on est pas loin dans être capable avec les bricolages génétique que l’on peut faire (voir à ce sujet La biologie de synthèse et le bio-hacking 2.0 racontés par Joël de Rosnay, une vidéo France-Inter passionnante, ou bien ce que Catherine Voison approche de manière plus artistique).

L’idée aurait été donc de faire un croisement entre le bambou (pour sa croissance rapide), les courges gourdes (pour l’ergonomie et qu’on utilise déjà comme contenants), et surtout la noix de coco (du fait qu’elle soit remplie d’eau).

Formant ainsi « la première bouteille d’eau conçu génétiquement » (et naturellement biodégradable) et les divers essais et ratages de la gamme (qu’on aperçoit sur la droite du bureau).

 (en vrai ça a été réalisé à l’envers)

On pourrait même les faire grandir dans des moules pour leur donner une forme particulière, comme pour les pastèques carrées. Prévoir un étiquetage par bronzage solaire, et j’en passe…

En vrai ça serait une horreur, un monstrueux gâchis de matière et d’énergie pour cultiver tout ça… et puis ça reste plus ou moins « jetable ».
Quelque part, le « faire » permettait heureusement de mieux s’en détacher.

Néanmoins, ça vous surprendra peut-être, mais l’idée de faire pousser les emballages est en fait déjà en application aujourd’hui. Bon certes pas à l’état de produit fini mais de nombreux projets, comme celui-ci par exemple, sont basés sur une exploitation du mycélium des champignons pour créer un semi-produit.

Dans les 4 perspectives pour l’emballage de demain (d’après ce qu’avait prédit Ezio Manzini), il semblerait que ce soit vers un « tout-compostable » que l’on se dirige.
L’avantage c’est que ça remet peu en cause l’origine réelle du problème et même si dans certains cas c’est une très bonne solution, je pense que ce n’est pas viable de manière généralisé. Simplement en tenant compte de deux chose : d’un coté l’immense quantité produite et son temps de décomposition, et de l’autre des ressources qui même dans ce schema « naturel » se trouveront un jour insuffisantes.
Dans l’ordre croissant de préférence ça ferait « incinération/compostage/recyclage/réutilisation ». Mais à l’occasion lisez donc La guerre du pochon, paradoxes pour un éco-citoyen« , Hugo Verlome explique justement très bien tout ces « à-prioris écologiques » en s’appuyant sur des Analyse du Cycle de Vie complètes (ce récent article du Chicago Tribune est pas mal aussi).

La prochaine fois je pourrais donc vous expliquer en quoi la réutilisation c’est l’avenir, et le fameux emballage (il en faut bien un) imaginé au final pour le vrac 🙂

That’s all folks !

Aujourd’hui avait lieux les derniers oraux du DSAA de Jean Perrin (Lundi c’était Marie Currie et jeudi/vendredi ça sera Diderot).

On aura donc vu défiler :

Maxime « Produire son énergie »
Pierre « Le tourisme urbain »
Alexandre « La chaleur dans l’habitat
Elodie « Les cycles valorisants dans la cuisine »
Jérémy « Détente et découverte à proximité des cotes »
Laura « Le secret »
Pierre « Dipline, conducteur d’innovation »

Yoann « La protection en altitude
Warren « Illusion, simulacre et détournement »
Marie « La marche »
Emmanuel « Emballage et développement durable »

(j’étais donc en dernier, presque comme pour le bts, en espérant que ça me réussisse autant ^^)

Environ 35 m², 1 an de projets, et seulement 30 min pour tout raconter…

Sinon dans l’ensemble c’était de beaux projets qu’on avait là, une bien belle promo et le tout évoluant dans une ambiance fort sympathique.

Et voila, c’est déjà la fin.
On peut quasiment dire que nous somme en vacances à présent, vendredi se fera l’annonce de tout les résultats.
Ensuite la plupart commencerons à partir… ça passe vite, déjà une nouvelle migration.

En ce qui concerne notre promo, quasiment tout le monde est parti pour faire un master2, de quoi faire encore de belles choses donc… on se tient au courant pour la suite ^^

(bon, c’est cool je vais pouvoir reprendre ou j’en étais dans les posts, avec les pistes prospectives… à venir également le final bien détaillé concernant le Vrac 🙂 )

Emballage et développement durable // Cas #3 Le Beurre

Bon, ça risquerai d’être un peu long de faire toute la liste des pistes concrètes.
Alors avant de passer à la deuxième partie des recherches, finissons par un dernier cas, celui du beurrier.

Ce qui était intéressant dans cette piste, c’était le croisement entre d’un coté une réaction aux emballages et de l’autre une demande réelle.

Au départ, ça vient encore une fois d’un constat en magasin (cette année encore plus que les précédentes j’ai longtemps parcouru les rayons pour observer les emballages), et globalement on trouve deux types de conditionnement pour le beurre : sous forme de plaquette emballée dans un film/papier, ou bien moulé dans une barquette prête à l’emploi.

Problèmes/enjeux : ces barquettes sont très pratique mais utilisent beaucoup plus de matière que les plaquettes avec leur simple papier.
De plus on ne trouve pas de barquettes faisant moins de 250g, l’ennui étant que pour une personne ça fait beaucoup et dans mon cas c’était la moitié qui se trouvait gâchée…

Les plaquettes, parmis lesquelles on trouve des portions de 125g, semblent donc bien mieux adaptées, autant en quantité de produit que par l’emballage.

Seulement , comme vous l’aurez sûrement déjà vécu, ce papier est fort peu pratique à l’usage.
Quel serait le meilleur compromis ?

Conclusion immédiate, c’est bête mais en fait il suffirait d’avoir un beurrier…
Comme ça on pourrait utiliser confortablement les petites plaquettes (ou des plus grandes) et du coup éviter de jeter des barquettes ET du beurre.

« Aller hop, bah on va s’en faire un alors ! »

La drôle de coïncidence c’est que à la même période on m’a justement demandé de réfléchir a la conception d’un beurrier, en vue d’améliorer un premier essai en céramique destiné à remplacer un vieux modèle en plastique.

C’était donc l’occasion une fois de plus de réaliser soi-même un objet, tout en approfondissant l’apprentissage du travail de l’argile.

Dans le prochain post on verra donc le making-of complet de ce fameux beurrier, des quelques croquis de recherche aux plans (au cas où vous seriez tenté de vous en faire un), puis les différentes étapes par lesquelles on est passé, et même une version .STL en cadeau 🙂